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Une raffinerie de TotalEnergies à Mardyck, en France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les études de développement du Bloc 58 que nous lançons aujourd'hui constituent une étape majeure vers la mise en valeur des ressources pétrolières du Suriname", a affirmé M. Pouyanné, après une rencontre avec le président surinamien, Chan Santokhi, et le PDG de la compagnie pétrolière nationale Staatsolie, Annand Jagesar.
"La décision finale d'investissement" (FID qui décide de l'exploitation ou non) est "attendue pour la fin de l'année 2024 avec un objectif de production en 2028", selon un communiqué de TotalEnergies.
Ancienne colonie néerlandaise de 600.000 habitants, le Suriname est plongé dans une grave crise économique, avec une inflation galopante et une dette extérieure qui a explosé. Le pays attend avec impatience l'exploitation de réserves de pétrole qui s'annoncent importantes et pourraient le transformer en El Dorado.
Son petit voisin le Guyana a déjà commencé à exploiter ses gisements, qui en font le premier pays au monde en réserves de pétrole per capita.
Le bloc offshore 58 du Suriname est situé à proximité de l'immense zone d'ExxonMobil dans l'ouest du Guyana et devrait devenir le premier projet pétrolier offshore du pays.
"L'appréciation des deux principales découvertes de pétrole, Sapakara South et Krabdagu, s'est achevée avec succès en août (...) et a confirmé des ressources cumulées de près de 700 millions de barils pour les deux champs", indique le communiqué.
"Ces réserves, situées entre 100 m et 1.000 m de profondeur, seront produites par un système de puits sous-marins reliés à un FPSO (unité flottante de production, stockage et chargement) situé à 150 km de la côte du Suriname, d'une capacité de 200.000 barils par jour", souligne le communiqué de TotalEnergies. "Ce projet représente un investissement d'environ 9 milliards d'USD" (8,3 milliards d'euros).
"Préparez-vous!"
Selon le communiqué, le pétrolier français est "l'opérateur du Bloc 58, avec une participation de 50% au côté" de l'américain "APA Corporation".
Le Pdg de Total Energies, Patrick Pouyanné (gauche), s'exprime à côté du directeur général de l'entreprise publique Staatsolie, Annand Jagesar, lors d'une conférence de presse à Suriname. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Toutefois, le président Santokhi a précisé que Staatsolie allait exercer son droit de participation à hauteur de 20%.
"20% des recettes vont à la Staatsolie, ce qui signifie en clair : 20 milliards d'USD de recettes en 20 ans. Recettes uniquement pour l'État", a-t-il déclaré, indiquant que ce montant ne comprenait pas les impôts ou encore les effets directs et indirects de la production.
"Tous les Surinamiens. Le secteur financier, des assurances, l'industrie locale, le tourisme, la restauration, les hôtels, les taxis, tous ceux qui font quelque chose, préparez-vous!", a-t-il lancé. "C'est le marché en milliards que le Suriname attend depuis des années. Je l'ai déjà dit : il y a de la lumière au bout du tunnel".
Le président a aussi estimé qu'il fallait "une bonne gouvernance" et profiter de la manne pour diversifier l'économie en vue d'un "développement durable".
TotalEnergies et ses partenaires détiennent également des contrats de partage de production sur les blocs 6 et 8 en eaux peu profondes avec Staatsolie, près de la frontière avec le Guyana. D'une profondeur comprise entre 30 et 50 m, les blocs 6 et 8 sont adjacents au bloc 58.
TotalEnergies exploitera les deux blocs avec une participation de 40%, aux côtés de QatarEnergy (20%) et de Paradise Oil Company (POC), une filiale de Staatsolie (40%).
AFP/VNA/CVN