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Le logo de TotalEnergies dans une station-service en banlieue de Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Annoncé en février 2023 et censé durer jusqu'à la fin de cette année, "le plafonnement à 1,99 euro/litre sera étendu au-delà de la fin 2023", a précisé le groupe dans un communiqué.
Cet été les prix sont remontés, tournant à nouveau autour des deux euros le litre pour l'essence, un niveau qui intègre le plafonnement de TotalEnergies déjà en place et qui n'avait plus été atteint depuis avril.
Jeudi 7 septembre, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait demandé au géant de l'énergie de prolonger sa mesure pour prendre "en considération les difficultés" des automobilistes.
"Deux pays, l'Arabie saoudite et la Russie, ont décidé de réduire leur production, ça a évidemment un impact sur le prix", avait-il déclaré, écartant une ristourne généralisée sur fonds publics, mesure à laquelle le gouvernement avait eu recours en 2022 pour un coût évalué à huit milliards d'euros.
"Je salue la décision de Total", s'est félicité mardi le ministre sur LCI. "J'espère que cette réunion (au ministère de la Transition énergétique, NDLR) sera conclusive. L'Etat ne peut pas prendre sur ses seules épaules le fardeau de l'inflation", a-t-il ajouté, appelant les distributeurs à annoncer des mesures pour le pouvoir d'achat.
"Il faut que nous fassions preuve collectivement de solidarité pour limiter cette augmentation", a renchéri mardi matin 12 septembre sur RMC/BFMTV la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
Selon TotalEnergies, le plafonnement est déclenché aujourd'hui dans 2.600 de ses stations, sur le SP-95, le SP-98 et le diesel.
1 à 2 centimes dans les supermarchés
Dans les stations de la grande distribution, les enseignes n'étant pas productrices de carburant comme TotalEnergies annoncent plutôt des opérations de vente à prix coûtant, ce qui a un impact plus réduit, puisque leurs marges sont de l'ordre de 1 à 2 centimes, selon l'Ufip (distributeurs de pétrole).
Des voitures attendent à la pompe à essence à Harfleur, en France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Agnès Pannier-Runacher a néanmoins déclaré être en contact avec "Système U, Carrefour et les autres acteurs de la grande distribution".
"Je remercie et Total et Intermarché de prendre leurs responsabilités et j'attends des autres fournisseurs et distributeurs de carburants" qu'ils en fassent autant, a-t-elle ajouté.
Intermarché doit annoncer le détail des opérations à prix coûtant qu'il va mettre en place certains week-ends. Les supermarchés Leclerc ont mené des opérations similaires durant l'été.
"Je pense que la ministre (de la Transition énergétique, NDLR) a deux sujets: généralisons les opérations à prix coûtant et puis rappeler aux distributeurs de pétrole que leurs profits sont très importants et qu'il y a peut-être un effort à faire pour les Français cette année", a déclaré lundi 11 septembre sur CNews le président du groupement Les Mousquetaires (Intermarché), Thierry Cotillard.
"Nous avons fait des opérations prix coûtant tout l'été au moment des chassés-croisés et on va le refaire. Mais quand on fait une opération prix coûtant, c'est 1 ou 2 centimes de remise au litre, ça ne change plus grand chose pour les clients. L'écart n'est pas grand car on ne prend quasiment pas de marge sur le carburant", a rappelé mardi matin 12 septembre Dominique Schelcher, directeur général Système U, sur France Inter.
Les prix des carburants en France sont remontés régulièrement cet été : la semaine dernière en moyenne, le SP95-E10 se vendait à 1,9359 euro le litre (+0,9 centime par rapport à la semaine précédente), le gazole à 1,88 euro (+2,3 centimes) et le SP-98 à deux euros (stable) : des tarifs qui n'avaient pas été aussi élevés depuis avril pour l'essence et février pour le gazole, selon les statistiques du ministère de la Transition écologique.
AFP/VNA/CVN