Grande-Bretagne
Theresa May tente de reprendre la main au Congrès des conservateurs

Minimiser les divisions sur le Brexit, reconquérir les jeunes : la Première ministre britannique Theresa May est montée au front dimanche 1er octobre pour tenter de reprendre la main après son échec aux dernières législatives, à l'ouverture du Congrès des conservateurs à Manchester.

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La Première ministre britannique Theresa May (3e à gauche), le 1er octobre à l'ouverture du Congrès des conservateurs à Manchester

La cheffe de l'exécutif traîne comme un boulet la déconfiture des tories au scrutin du 8 juin, qui lui a coûté sa majorité absolue au parlement, mais aussi une bonne partie de son autorité.

La dirigeante pâtit également des progrès poussifs dans les négociations sur la sortie de l'Union européenne, écartelée entre Brexiters purs et durs et partisans d'un divorce a minima, tandis que Bruxelles réclame du concret.

Histoire d'amadouer ses troupes, Theresa May a de nouveau assumé dimanche 1er octobre son revers électoral, promettant d'incarner ce conservatisme social qu'elle avait vanté en prenant ses fonctions en juillet 2016.

"Le résultat n'a pas été celui que nous attendions et j'en suis désolée", a-t-elle concédé sur la BBC.

"Nous devons écouter les électeurs et les messages qu'ils nous envoient", a-t-elle ajouté, en proposant de geler les frais d'inscription à l'université.

Avec cette mesure, Theresa May chasse directement sur les terres de l'opposition travailliste, qui avait séduit de nombreux jeunes en promettant de supprimer ces frais d'inscription lors de la campagne électorale.

Sur le Brexit, la Première ministre a assuré que son gouvernement était "uni" derrière elle, malgré les provocations à répétition de celui régulièrement cité comme l'un de ses possibles successeurs : Boris Johnson, l'impétueux ministre des Affaires étrangères.

Jamais à court de surprises, "Bojo" a énoncé samedi 30 septembre dans le Sun ses "lignes rouges" sur la sortie de l'UE, estimant que la période de transition post-Brexit proposée par Mme May, pour un divorce sans douleur, devait se limiter à deux ans, et "pas une seconde de plus".

"Nous avons quitté (l'UE). Nous avons voté pour ça l'an passé. Il faut aller de l'avant", déclare-t-il dans le tabloïd, semblant critiquer en creux les orientations de la Première ministre.

"Bojo" s'était déjà offert récemment une séance de hors piste en rédigeant une tribune exposant sa vision du Brexit. Publié dans le Telegraph quelques jours avant un discours majeur de Theresa May sur le sujet, la semaine dernière à Florence (Italie), le texte a été vu comme un défi lancé à la Première ministre.

Pour la cheffe des conservateurs écossais, Ruth Davidson, il faut en finir avec le "psychodrame" au sein de la famille des conservateurs et "s'unir derrière notre cheffe".

Boris Johnson prendra mardi 3 ocotbre la parole devant le congrès pour un discours qui sera scruté de près, de même que celui de David Davis, le ministre du Brexit, également présenté comme possible successeur de Theresa May.


AFP/VNA/CVN

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