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La police patrouille dans la favela Rocinha à Rio de Janeiro, au Brésil, le 29 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le convoi de véhicules militaires quittant la favela de Rocinha, peuplée d'entre 70.000 et 100.000 habitants, se sont succédé dès les premières heures de la matinée.
L'armée avait été appelée en renfort vendredi dernier 22 septembre pour boucler les accès à la favela pendant que la police menait des opérations sur place pour traquer les membres de gangs rivaux qui s'affrontent pour le contrôle du trafic de drogue.
"Vendredi, nous vivions une situation de guerre. Ce n'est plus le cas actuellement", a affirmé le ministre de la Défense Raul Jungmann, lors d'un séminaire sur la sécurité dans un hôtel du quartier chic de Copacabana.
"La situation est stabilisée. Les cours ont repris dans les écoles, les commerces ont rouvert", a-t-il ajouté, soulignant néanmoins que les militaires pourraient être redéployés à tout moment si nécessaire.
Le ministre a précisé que le départ de l'armée était également lié au fait que Rogério Avelino da Silva, dit Rogério 157, narcotrafiquant qui serait à l'origine des affrontements entre gangs rivaux à Rocinha, aurait fui les lieux pour se réfugier dans une autre favela.
"Le chef de la bande qui a causé ce conflit ne se trouvant plus à Rocinha, ça ne sert donc à rien de maintenir ces troupes sur place. Si le crime se déplace, nous devons nous déplacer aussi", a-t-il conclu.
Rogério 157 a pris les commandes du trafic de drogue local après l'arrestation en 2011 d'Antonio Bonfim Lopes, dit Nem, dont il était le garde du corps.
Incarcéré dans une prison de haute sécurité de Rondonia (Nord), au sud de l'Amazonie, Nem serait parvenu à donner des ordres à des comparses pour renverser la faction de son successeur.
Malgré le départ de l'armée, les opérations policières se poursuivaient vendredi à Rocinha, favela en flanc de colline qui surplombe le quartier chic de Sao Conrado.
Le secrétaire à la Sécurité de l'État de Rio, Roberto Sa, a annoncé lors d'une conférence de presse que les effectifs policiers qui patrouillent à Rocinha seraient renforcés, avec la présence de 500 hommes au quotidien.
Les autorités locales ont indiqué dans un communiqué que 24 suspects avaient été arrêtés à Rocinha lors des opérations ayant bénéficié du soutien militaire et que trois personnes avaient été tués lors d'affrontements avec la police.
Un an après les jeux Olympiques, Rio est en proie à une flambée de la violence.
Les fusillades sont quasi quotidiennes, notamment dans les favelas, où vivent pratiquement un quart des six millions d'habitants de la ville, souvent dans des conditions de dénuement.
Il y a deux mois, le gouvernement brésilien a mobilisé 10.000 hommes, dont 8.500 militaires pour renforcer la sécurité de la "Ville Merveilleuse".
Selon le bilan dressé vendredi 29 septembre par les services de sécurité locaux, depuis le déploiement de l'armée, 117 personnes ont été arrêtées et 2,2 tonnes de cannabis saisis, ainsi que 26 fusils d'assaut.
AFP/VNA/CVN