Thaïlande : piercing extrême au festival végétarien de Phuket

Dans un temple de l'île thaïlandaise de Phuket, Sirinnicha Thampradit avale trois épées, qui transpercent sa joue droite puis ressortent par la bouche, en signe de sacrifice aux dieux, le visage totalement impassible.

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Une dévote du sanctuaire Jor Soo Gong Naka donne sa bénédiction à un habitant local qui attend le long du parcours de la procession lors du festival végétarien annuel de Phuket, le 1er octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au cours de ce rite taoïste, un fidèle nettoie les traces de sang sur les lames qui ont blessé la jeune femme de 29 ans, pendant qu'un autre récite des incantations.

Bienvenue au festival végétarien de Phuket (Sud), aussi appelé fête "des neuf dieux empereurs", connu pour ses piercings extrêmes et sanguinolents, auxquels sont conférés le pouvoir de purifier l'âme.

Selon la légende, tout a commencé en 1825 avec une troupe d'opéra chinois miraculeusement guérie d'une maladie en adoptant un régime végétarien strict.

Orchestrées par la communauté chinoise locale, les célébrations attirent chaque année de nombreux curieux sur cette île déjà parmi les plus visitées du royaume, pour ses plages paradisiaques.

Elles ont généré plus de neuf milliards de bahts (environ 250 millions d'euros) l'an dernier, a calculé l'autorité locale de promotion du tourisme.

Durant neuf jours, les adeptes se privent de viande, d'alcool et de rapports sexuels. Mais pour d'autres, l'expiation recherchée prend une tournure plus spectaculaire.

Sirinnicha, qui a commencé les piercings cérémoniels à l'âge de 17 ans, assure n'avoir rien ressenti : "C'est parce que je crois à 100% en Dieu, et qu'il me protège depuis plus de 10 ans", explique-t-elle. "Dieu m'a choisie et je sacrifie mon corps chaque année pour lui. (...) Je suis tellement fière".

Les blessures cicatrisent naturellement sous sept jours, poursuit-elle.

La jeune femme a paradé dans les rues de la vieille ville de Phuket aux côtés de jeunes hommes aux visages perforés par des épées, piques métalliques et autres sortes d'objets contondants.

"Les piercings sont un ordre de Dieu, et ces objets représentent son pouvoir surnaturel", décrit Kaweepiphat Thomya, coordinateur au temple taoïste qui organise le rite. "Le corps a besoin d'être percé pour souffrir et se débarrasser des mauvaises influences", continue-t-il.

Ces mutilations sont un geste de sacrifice et de fidélité envers les divinités, insiste-t-il.

Mais elles représentent un danger pour la santé des adeptes. Le temple a mobilisé une équipe médicale d'une vingtaine de personnes pour éviter des infections.

"Nous avons fait campagne contre l'utilisation d'objets non conventionnels, surtout pour des raisons de sécurité", explique Karuna Paikaew, en charge de la cérémonie.

AFP/VNA/CVN

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