Service diplomatique européen : les grands pays se taillent la part du lion

Le tout nouveau corps diplomatique de l'UE a commencé à prendre forme le 15 septembre avec la nomination de plusieurs ambassadeurs à des postes clés, sur fond de récriminations de l'Europe de l'Est qui s'estime lésée par rapport aux grands pays d'Europe occidentale.

Un diplomate allemand de haut vol, Markus Ederer, obtient le poste très convoité d'ambassadeur de l'UE à Pékin et c'est l'ambassadeur autrichien auprès de l'UE, Hans Dietmar Schweisgut, qui ira à Tokyo, a annoncé la Haute représentante de l'Union européenne aux Affaires étran-gères Catherine Ashton.

De nombreux postes reviennent en particulier aux Espagnols (Argentine, numéro deux à Pékin, Angola, Namibie, Guinée Bissau), aux Français (Philippines, Tchad, Zambie) et aux Irlandais (Bangladesh, Botswana, Mozambique).

Les nouveaux États membres de l'UE restent eux les parents pauvres du partage du gâteau avec seulement 2 Polonais (Corée du Sud, Jordanie), un Bulgare (Géorgie) et un Lituanien (Afghanistan) sur un total de 29 postes.

Quelque 1.000 candidats, des fonctionnaires des institutions européennes mais aussi pour la première fois des diplomates issus des chancelleries nationales des 27 États de l'UE avaient postulé.

"J'ai nommé les meilleurs", a assuré Mme Ashton, en précisant que d'autres nominations interviendraient dans les prochaines semaines, en particulier en ce qui concerne les postes-clés du siège bruxellois du Service européen d'action extérieure (SEAE).

S'ils ne doivent être rendus publics qu'une fois que le Parlement européen aura donné son ultime feu vert, certains sont déjà connus.

Le secrétaire général exécutif du SEAE serait le Français Pierre Vimont - actuel ambassadeur à Washington - flanqué d'une Allemande, Helga Schmid, et d'un Polonais.

Enfin un Irlandais proche de Mme Ashton, David O'Sullivan, est cité comme directeur général administratif.

Même si d'autres nominations suivront, l'annonce des premières a déjà "profondément déçu" le ministre slovène des Affaires étrangères Samuel Zbogar. Selon M. Zbogar, la décision témoigne d'"une faible compréhension politique pour les intérêts des petits nouveaux pays membres" et donne un très mauvais signal pour l'avenir du SEAE.

Polonais et Estoniens étaient eux aussi montés au créneau ces derniers jours pour réclamer un meilleur "équilibre géographique".

Le problème, rétorque-t-on dans l'entourage de Mme Ashton, est que les ressortissants des nouveaux États se bous- culaient tous aux mêmes postes, rares étant les candidats pour l'Afrique.

Une autre promesse non réalisée est celle d'une meilleure représentation des femmes, dénonce l'eurodéputée verte Franziska Brantner : avec 6 femmes sur les 28 ambassadeurs nommés le 15 septembre, le SEAE risque de devenir un "club de gentlemen qui fument le cigare".

Mme Ashton, chef de la diplomatie européenne depuis décembre 2009, travaille depuis des mois à la mise en place de ce corps de milliers de fonctionnaires censés aider l'UE à parler d'une voix, à Bruxelles et dans ses quelque 150 ambassades.

Des échecs comme celui du sommet de Copenhague sur le climat où elle a été écartée des négociations finales, l'UE a compris qu'il y avait urgence à mieux se faire entendre.

Mardi, l'UE a essuyé un nouveau revers à l'ONU, où une demande visant à donner à son président Herman Van Rompuy et à Mme Ashton plus de droits de représentation à son Assemblée générale a été reportée.

"Nous avons des partenaires stratégiques, maintenant nous avons besoin d'une stratégie", a reconnu dans un aveu de faiblesse implicite M. Van Rompuy, qui a mis la question à l'ordre du jour du sommet hier des dirigeants européens à Bruxelles.

AFP/VNA/CVN

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