Le vote ne donne lieu à aucun suspense, la droite disposant d'une nette majorité parmi les députés, mais syndicats et partis de gauche assurent que la "bataille n'est pas perdue" et promettent d'accroître la mobilisation populaire.
Il a été précédé d'une séance parlementaire marathon, qui a débuté en milieu d'après-midi le 14 septembre pour ne s'achever que hier matin, les députés de gauche tentant de repousser l'heure du vote en se "battant jusqu'au bout".
La tension était vive, en particulier entre les députés socialistes et le ministre du Travail Eric Woerth, chargé de défendre le projet du gouvernement qui, s'il a fait quelques concessions sur les emplois pénibles et les carrières longues, continue à exclure toute modification du volet clef de son texte, le relèvement de 60 à 62 ans de l'âge de la retraite.
"Les jeux ne sont pas faits", a prévenu le 14 septembre la patronne du parti socialiste Martine Aubry, tandis que sa rivale Ségolène Royal a pris l'engagement "solennel" de revenir en 2012 à 60 ans pour l'âge légal de départ à la retraite en cas de victoire de la gauche à la présidentielle.
Les syndicats, qui dénoncent une réforme "injuste et inacceptable", comptent sur la rue pour faire reculer le gouvernement. Ils avaient réussi leur pari de mobiliser massivement les salariés le 7 septembre, avec plus d'un million de personnes dans les rues selon la police (jusqu'à 2,7 millions selon la CGT).
Après son adoption par l'Assemblée nationale, le projet de loi sur les retraites sera débattu au Sénat à partir du 23 septembre, date qui a aussi été choisie par les syndicats pour leur nouvelle journée de grèves et manifestations.
Malmené depuis des mois dans les sondages et fragilisé par des scandales, Nicolas Sarkozy compte sur cette réforme emblématique pour reprendre la main sur l'agenda politique avant la présidentielle de 2012.
AFP/VNA/CVN