Le Vietnam compte actuellement 3,68 millions d'hectares de rizicultures, de sorte qu'il faut mettre en culture de 250.000 à 300.000 ha supplémentaires pour garantir la sécurité alimentaire nationale. En réalité, selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, depuis 2005, ce sont 73.300 ha de cultures qui disparaissent annuellement. Les Régions économiques de pointe du Nord et du Sud sont celles où cette disparition est la plus importante.
Pour l'expert Tôn Gia Huyên, de l'Association des sciences terrestres du Vietnam, la raison principale de ce phénomène c'est que les localités construisent des zones industrielles, de nouveaux centres urbains, des zones d'écotourisme, ainsi que des terrains de golf sur des terres agricoles.
De plus, dans un proche avenir et sous les effets du changement climatique, une élévation du niveau de la mer de 0,2 m à 0,6 m entraînera la disparition d'entre 100.000 et 200.000 ha de terres dont les surfaces agricoles. Si l'élévation est d'un mètre, ce seront de 0,3 à 0,5 million d'hectares de terres du delta du fleuve Rouge qui seront inondés. Le Vietnam est en effet le 2e pays le plus concerné par le changement climatique, après le Bangladesh.
Au dire d'agronomes, la sécurité alimentaire dans l'avenir pourrait aussi être compromise par une forte croissance démographique. Selon les prévisions, le pays aura une population de 100 millions de personnes en 2020, et de 120-130 millions après 2030. La production agricole devra courir les risques d'épidémies et faire face à l'augmentation du coût de production. Pour garantir la sécurité alimentaire et mener l'oeuvre d'industrialisation et de modernisation, il est nécessaire de déployer plusieurs mesures draconiennes. Premièrement, il faut investir dans le développement des infrastructures, des sciences et des technologies pour améliorer la productivité de la riziculture. Deuxièmement, il faut bien appliquer une réglementation n'autorisant les projets de zones industrielles que sur des terrains inutilisables pour la riziculture. Il faut protéger les terrains agricoles. Le gouvernement doit planifier le foncier pour rééquilibrer les superficies agricoles et non agricoles. Troisièmement, il est important d'exploiter les terres des régions montagneuses du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ce qui implique la construction des infrastructures nécessaires.
Hà Minh/CVN