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À Hambourg (Nord), la police a dû intervenir à trois reprises dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre pour rétablir le calme dans deux foyers de demandeurs d'asile après des affrontements notamment entre Syriens et Afghans.
Un incident mineur dans un premier foyer, le vol du téléphone portable d'un jeune homme de 19 ans, a dégénéré en dispute avec l'auteur présumé du larcin, un Irakien de 23 ans, puis en rixe avec d'autres habitants munis de lattes de bois et de balais, obligeant des dizaines de policiers à intervenir.
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| Des policiers devant le centre d'enregistrement des réfugiés à Hambourg, en Allemagne, le 1er octobre. |
Selon des médias allemands, deux cents Syriens et Afghans se sont affrontés, alors que certains voix en Allemagne réclament de séparer les migrants selon leur religion et s'offusquent ouvertement de la multiplication des conflits dans les centres.
Dans un autre foyer du grand port allemand, trois réfugiés en sont venus aux mains avant que d'autres occupants des lieux ne se solidarisent avec eux sans que l'origine du conflit ne soit claire. Un Afghan de 16 ans, deux Syriens de 16 et 18 ans et un employé d'une société de sécurité ont été légèrement blessés.
"combats musclés" et "conflits religieux"
"Ce sont des combats musclés pour avoir le pouvoir dans ces foyers de demandeurs d'asile", a dénoncé Rainer Wendt, président du Syndicat allemand de la police qui réclame des renforts depuis des semaines, évoquant des "conflits religieux, interethniques" et même la présence "de criminels qui cherchent une domination sur les autres".
En Allemagne où un record de 270.000 à 280.000 réfugiés sont arrivés pour le seul mois de septembre --soit plus que pour l'ensemble de 2014--, les hébergements d'urgence semblent atteindre leurs limites.
Des gymnases aux casernes de l'armée en passant par des camps de tentes, les migrants s'entassent dans des conditions précaires, souvent sans la moindre possibilité d'intimité ou d'espace privé.
En Grèce, où depuis le début de l'année plus de 310.000 réfugiés sont arrivés en provenance de Turquie, d'anciens sites des Jeux oympiques de 2004, abandonnés de longue date, servent désormais d'hébergement.
Environ 800 personnes selon la police, surtout des familles afghanes qui campaient sur une place d'Athènes, ont été conduites au site de Galatsi, dans la banlieue ouest de la capitale, où avaient eu lieu les compétitions de tennis de table.
Afflux plus important attendu en 2016
Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés a prévenu que la crise migratoire sans précédent que connaît l'Europe ne devrait pas s'arrêter de sitôt. Le HCR prévoit désormais que 700.000 migrants vont trouver refuge cette année via la Méditerranée, et qu'ils seront au moins aussi nombreux en 2016.
Mais ce chiffre ne tient pas compte de tous les migrants qui arrivent par d'autres voies. L'Allemagne à elle seule attend cette année jusqu'à un million de migrants car un nombre considérable d'entre eux est originaire des pays des Balkans, comme l'Albanie ou la Serbie.
Face à cet afflux, la Hongrie, partisane d'une ligne très dure dans ce dossier et qui a décidé de se "barricader", continue d'installer des barbelés le long de la clôture grillagée érigée à Beremend, à la frontière avec la Croatie.
Budapest veut rendre étanche sa frontière avec la Croatie par où arrivent désormais les réfugiés qui ne peuvent plus entrer par la Serbie depuis la mi-septembre.
En Autriche, pays par lequel transitent la grande majorité des migrants en route pour l'Allemagne, la poussée de l'extrême droite lors d'élections locales récentes bouscule les chrétiens-démocrates de l'ÖVP, partenaires minoritaires des sociaux-démocrates au niveau fédéral, les obligeant à redéfinir leur ligne.
Jeudi 1er octobre, le vice-chancelier conservateur Reinhold Mitterlehner a ainsi appelé le gouvernement à adopter des "réformes structurelles" plus libérales économiquement.
Par ailleurs, l'épuisant et dangereux périple des réfugiés s'accompagne de tels drames humains que des conducteurs d'un syndicat français d'Eurotunnel ont lancé un appel à l'aide. Ils se disent "hantés" par les décès des migrants aux abords du Tunnel de la Manche en tentant de rallier l'Angleterre.
AFP/VNA/CVN