>>Immigration : les Européens vont intervenir contre les trafiquants dès le 7 octobre
Des migrants et réfugiés attendent un train pour passer la frontière entre la Macédoine et la Grèce, le 29 septembre à Gevgelija. |
Mesure phare approuvée lors d'un conseil des ministres à Berlin : déclarer l'Albanie, le Kosovo et le Monténégro "pays d'origine sûrs" afin de pouvoir accélérer les procédures d'examen des dossiers et d'expulsion. Ces règles doivent entrer en vigueur début novembre après un vote du Parlement.
Il s'agira aussi de réduire les aides financières afin de rendre la venue en Allemagne moins attractive aux migrants économiques.
"Nous voulons envoyer un signal clair à ceux (...) qui ne fuient pas la guerre ou ne sont pas victimes de persécutions : nous voulons leur dire ne venez pas", a lancé le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière.
Au premier semestre 2015, près de 40% des demandeurs d'asile en Allemagne étaient originaires des Balkans, alors que leur chance de voir leur demande acceptée est inférieure à 1%.
Cap des 500.000 arrivées
Or, avec entre 800.000 et un million de demandeurs attendus cette année, dont des centaines de milliers de Syriens, d'Afghans et d'Irakiens fuyant des guerres, les dossiers balkaniques contribuent à embouteiller le système d'accueil des réfugiés.
Un membre de "Médecins sans frontières" aide un migrant lors d'une opération de sauvetage en Méditerranée, le 28 septembre au large des côtes libyennes. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon M. de Maizière, septembre sera d'ailleurs un nouveau mois "record" supérieur aux 105.000 migrants comptabilisés en août. Après un ralentissement mi-septembre avec la réintroduction des contrôles aux frontières, les chiffres sont repartis à la hausse avec entre 8.000 et 10.000 nouvelles arrivées quotidiennes ces derniers jours.
À l'échelle européenne, la crise migratoire a passé le cap symbolique du demi-million de migrants arrivés cette année par la Méditerranée. Près de 515.000 personnes et 3.000 morts ont été recensés dans un bilan du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) publié mardi 29 septembre.
Lundi 28 septembre, 5.335 migrants sont encore entrés en Hongrie, quasiment tous depuis la Croatie. Quelque 3.700 personnes ont été prises en charge à la frontière autrichienne avant d'être acheminées en Allemagne, première destination en Europe.
Un total de 1.151 personnes ont aussi été secourues en Méditerranée lundi 28 septembre, et mardi 29 septembre 346 personnes à bord de trois canots pneumatiques ont été sauvées au large de la Libye.
Carte du nombre de réfugiés et migrants ayant traversé la Méditerranée en 2015, localisation des principales routes. |
Sur le front diplomatique, et sur fond de divisions européennes, le Premier ministre hongrois Viktor Orban se rend lui mercredi 30 septembre à l'assemblée générale de l'ONU pour défendre sa ligne dure et ses clôtures barbelées aux frontières Schengen de son pays, qui a vu transiter près de 300.000 migrants en 2015.
Par le passé, il a indiqué vouloir fermer la frontière croato-hongroise, par où passent la plupart des migrants depuis que la frontière serbe leur a été fermée par Budapest. Le Premier ministre croate Zoran Milanovic a dénoncé mardi 29 septembre la politique "totalement inacceptable" de Budapest.
Pour la ministre de l'Intérieur conservatrice autrichienne Johanna Mikl-Leitner, "s'il n'y a pas de solution internationale, il n'y a que deux possibilités : soit on continue comme ça (avec un corridor de fait jusqu'en Allemagne, ndlr), soit on adopte une attitude plus stricte aux frontières, y compris avec usage de la force".
Berlin n'a jamais évoqué de fermeture de sa frontière.