Roger Federer après sa victoire face à Novak Djokovic en demi-finale du Masters 1000 de Monte-Carlo, le 19 avril à Monaco. |
Depuis dix ans, la Suisse est une grande nation du tennis mondial, grâce à son icône Federer. Mais cette année 2014 a un goût très particulier pour le tennis helvète. Non seulement Federer est revenu vers les sommets à 32 ans, après une année 2013 assombrie par une blessure au dos. Mais Wawrinka a aussi émergé, à 29 ans, en enlevant en janvier l'Open d'Australie.
Depuis lors, les deux Suisses sont dans le Top 4 du classement ATP, Wawrinka à la 3e place et Federer à la 4e. Ensemble, ils ont qualifié la semaine passée leur pays pour les demi-finales de la Coupe Davis, un trophée que la Suisse n'a jamais remporté.
Amis sur le court, les deux joueurs vont donc savourer cette finale, la première entièrement suisse sur le circuit ATP depuis celle qui avait opposé Federer à Marc Rosset en 2000 à Marseille.
"C'est la finale de rêve pour Stan et moi-même, pour le tennis suisse et les supporteurs suisses. C'est un moment très excitant", a souligné Federer. "Les Espagnols, les Français sont habitués à ça. Mais pour nous c'est tellement rare."
Wawrinka a assommé Ferrer
L'enjeu ne sera pas neutre. Federer essaiera de décrocher son premier titre sur le Rocher, où il a déjà été finaliste en 2006, 2007 et 2008. Monte-Carlo est avec Rome le seul Masters 1000 manquant à son palmarès, lui qui en a déjà gagné 21.
Wawrinka courra lui après son premier titre en Masters 1000, pour sa troisième finale, après celles perdues en 2008 à Rome et 2013 à Madrid. Une victoire lui permettrait de donner encore plus de poids à son nouveau statut.
Stanislas Wawrinka lève les bras au ciel après sa victoire éclatante contre David Ferrer en demi-finale du Masters 1000 de Monte-carlo, le 19 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il deviendrait le troisième joueur à briser l'insolente domination du traditionnel "Big Four" depuis quatre ans en Masters 1000, après le Suédois Robin Soderling (à Paris-Bercy en 2010) et l'Espagnol David Ferrer (à Paris-Bercy également en 2012).
Rafael Nadal, Novak Djokovic, le Britannique Andy Murray, absent cette année à Monte-Carlo, et Federer ont en effet remporté 34 des 36 derniers Masters 1000, depuis l'édition 2010 de Monte-Carlo.
Pour arriver en finale, Wawrinka a justement assommé (6-1, 7-6 (7/3) samedi 19 avril Ferrer. L'Espagnol (N°6 mondial) avait pourtant réussi l'impensable la veille, en sortant Nadal, huit fois victorieux à Monte-Carlo entre 2005 et 2012, et finaliste l'an passé.
Djokovic diminué par une blessure
Mais Ferrer n'a pas réussi à répondre à la puissance de Wawrinka, revenu au niveau qui lui avait permis de battre Nadal en finale en Australie, après être passé à côté de la tournée américaine en mars.
Très agressif, le Suisse a piétiné son adversaire dans le premier set. Si son jeu s'est un peu dégradé ensuite (40 fautes directes), il a fini le plus fort dans le tie-break.
Pour son retour sur le Rocher, après deux ans d'absence, Federer a de son côté écarté (7-5, 6-2) Djokovic (N°2), le tenant du titre, qui n'a pas tout à fait opposé la résistance attendue.
Le Serbe était diminué par une blessure au poignet. Portant un énorme bandage sur l'avant-bras droit, "Djoko" a tenu le choc dans la première manche, au cours de laquelle il a eu deux balles de set à 5-4.
Mais la douleur a ensuite pris le dessus et il a lâché le deuxième set presque sans combattre. Il a avoué après coup ressentir cette douleur depuis environ dix jours. Il va maintenant prendre du repos pour une durée encore indéterminée.
Avec ce succès, Federer a mis fin à la série assez incroyable de victoires de Djokovic en Masters 1000. Le Serbe avait remporté les quatre derniers tournois de cette catégorie (Shanghai, Paris-Bercy, Indian Wells et Miami).
AFP/VNA/CVN