"Ce ne sera pas facile (pour Farah) et il ne gagnera probablement pas", a affirmé le Kényan Wilson Kipsang, recordman du monde (2h03:23. en 2013 à Berlin) et l'un des grands favoris de l'épreuve londonienne qu'il avait déjà remportée en 2012.
Mo Farah, 32 ans, avait disputé la moitié du marathon de Londres l'an passé et il a été victime d'un grave malaise (trois minutes d'inconscience) après sa deuxième place au semi-marathon de New York, mi-mars, derrière le Kényan Geoffrey Mutai.
Mo Farah, double médaillé olympique de Londres, pose devant le palais de Buckingham lors de la préparation au marathon de Londres, le 6 avril. |
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Mais Mutai, compagnon d'entraînement de Kipsang, estime que le Britannique d'origine somalienne sera un adversaire à surveiller de près et pourrait même prétendre à une place d'honneur.
Un lièvre nommé Gebrselassie
"Il est très affûté et nous donnera du fil à retordre à Londres. Mais nous sommes prêts à relever le défi", a assuré le vainqueur des marathons de New York (deux fois), Berlin et Boston où son temps (2h03:02.) était considéré comme la meilleure performance mondiale non-officielle de tous les temps.
Les spécialistes du marathon voient même Mo Farah boucler les 42,195 km en 2 heures et six minutes, soit légèrement plus lent que le temps (2h05:04.) de Kenenisa Bekele, vainqueur à Paris dès sa première tentative sur la distance dimanche.
Bekele, qui a fait l'impasse sur Londres, était lui aussi "roi" des 5000 (argent aux JO-2004 et or aux JO-2008) et 10.000 m (double champion olympique à Athènes et Pékin).
Mo Farah, qui s'est entraîné pendant tout l'hiver en altitude au Kenya, a aussi gagné des titres mondiaux sur ces deux distances. Comme Bekele...
Les espoirs de le voir courir dans les pas de l'Éthiopien sont donc énormes. C'est inévitable que les gens attendent beaucoup de Mo, a commenté Paula Radcliffe, dernière représentante de sa Gracieuse Majesté à s'imposer dans les rues de Londres et amie et conseil de Farah depuis ses années de lycée.
"Il pourra faire une belle course sans forcément la gagner, mais le faire comprendre aux gens s'avère difficile parce qu'il a tellement réussi par le passé. Par conséquent, ils s'attendent à le voir gagner dès qu'il prend le départ d'une course", a ajouté Radcliffe, ancienne reine du marathon dont elle détient toujours le record du monde.
La concurrence s'annonce effectivement de très grande qualité avec de nombreux spécialistes kényans et éthiopiens.
Et Emmanuel Mutai, qui détient le record à Londres en 2 h 04 min 40 sec, estime que Mo Farah, qui a l'habitude de partir vite, possède une chance de s'imposer si les favoris africains imposent un rythme trop élevé et s'épuisent, comme en 2013.
"J'espère que les coureurs ne vont pas se battre dès le début de course afin de passer en tête. À nos dépens comme l'an passé...", a noté Mutai.
Dimanche 13 avril, Londres aura un "lièvre" de choix en la personne de la légende éthiopienne Haile Gebrselassie, en charge d'amener sur des bases de record du monde les coureurs jusqu'au 30e kilomètre.
Outre les Kényans, les compatriotes de "Gebré" seront en force avec notamment Tsegaye Kebede, vainqueur l'an passé, Ayele Abshero et Tsegaye Mekonnen. Ibrahim Jeilan, champion du monde du 10.000 m, fera aussi ses débuts sur le marathon.
AFP/VNA/CVN