France
Taxe d'habitation, SNCF: l'équation budgétaire du gouvernement se complique

En écartant toute hausse d'impôt pour compenser la suppression de la taxe d'habitation et la reprise d'une partie de la dette de la SNCF, le gouvernement a mis sous cloche le danger de grogne fiscale... au risque de compromettre ses objectifs budgétaires.

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Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, ici à l'
Photo: AFP/VNA/CVN

Réduire le déficit public à 0,9% du Produit intérieur brut (PIB) en 2020 puis 0,3% en 2021, avant de ramener les comptes publics à l'équilibre en fin de quinquennat: voilà ce à quoi s'est engagé le gouvernement en présentant mi-avril sa trajectoire budgétaire sur cinq ans.
Des objectifs ambitieux, mais annoncés avant deux décisions lourdes de conséquences: la reprise partielle en 2020 de la dette de SNCF Réseaux, évaluée actuellement à 47 milliards d'euros, et la suppression sans contrepartie, en 2020 là encore, de la taxe d'habitation pour les 20% de Français les plus aisés encore assujettis à cet impôt.
"Il n'y aura pas de tour de passe-passe où l'on supprime des milliards pour aller les chercher ailleurs", a promis vendredi 27 avril le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, à propos de la taxe d'habitation. "L'idée générale du gouvernement et du président est de baisser les impôts", a-t-il ajouté.
La suppression totale de la taxe d'habitation avait été annoncée en novembre par Emmanuel Macron, contraint de prendre en compte les risques constitutionnels planant sur sa réforme - qui prévoyait à l'origine de supprimer cet impôt uniquement pour 80% des ménages.
Mais jusqu'à présent, le gouvernement avait entretenu le flou sur le financement de ce geste fiscal supplémentaire, chiffré à près de neuf milliards d'euros par Bercy, liant cette réforme à une refonte plus globale de la fiscalité locale.
Concernant la dette de la SNCF, au coeur de multiples spéculations, le gouvernement a également montré patte blanche. "C'est bien l'argent du contribuable qui va payer la facture" mais "il n'y aura aucune augmentation d'impôt et aucun impôt nouveau", a martelé Gérald Darmanin.
Un message très politique, alors que le spectre du ras-le-bol fiscal plane sur ce début du quinquennat. "Le gouvernement a sans doute en tête ce qui s'est passé sous François Hollande. Il veut éviter ce genre d'erreur", observe Antoine Bozio, directeur de l'Institut des politiques publiques (IPP).

AFP/VNA/CVN

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