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Le rendement sur les bons du Trésor à 10 ans a atteint le seuil symbolique des 3% la semaine dernière pour la première fois en 4 ans. |
Si l'on en croit les contrats à terme sur les marchés, les acteurs financiers s'attendent à 93% à un statut quo sur les taux d'intérêt qui se situent actuellement entre 1,50% et 1,75% après avoir été relevés d'un quart de point de pourcentage en mars.
"Pas de hausse en vue mercredi mais probablement en juin", a résumé pour l'AFP Joseph Gagnon, un ancien économiste de la Fed, actuellement au Peterson Institute for International Economics (PIIE).
Lors de sa précédente réunion, la Fed s'est montrée confiante dans l'idée que "l'inflation va progresser dans les mois qui viennent et atteindre sa cible de 2%", un sentiment désormais partagé par les marchés. Le rendement sur les bons du Trésor à 10 ans a atteint le seuil symbolique des 3% la semaine dernière pour la première fois en 4 ans, les investisseurs pariant sur une remontée de l'inflation et donc des taux.
Ce mouvement d'attraction vers les bons du Trésor s'est fait au détriment du marché des actions dans un environnement devenu volatil depuis le mois de février. Face à cet optimiste sur l'activité économique, dopée par le stimulus fiscal des réductions d'impôts et l'accroissement des dépenses militaires promues par Donald Trump, les membres du Comité monétaire (FOMC) se sont montrés divisés en mars sur le rythme de relèvements des taux d'intérêt, censés prévenir une surchauffe.
Ils misent en moyenne jusqu'ici sur deux autres hausses cette année mais près de la moitié des participants, ainsi que de nombreux économistes, penchent pour trois autres relèvements.
Puissant stimulus fiscal
"Les acteurs sur les marchés vont scruter de près le communiqué pour toute indication sur le rythme de hausses à suivre", a noté Kathy Bostjancic de Oxford Economics.
La performance décente de la croissance à 2,3% en rythme annuel pour le trimestre hivernal, annoncée vendredi, ne devrait pas dans l'immédiat augmenter la pression sur la Fed pour qu'elle resserre plus vite la vis monétaire. En revanche, son attention va être attirée par l'augmentation du coût de l'emploi (+0,8% au 1er trimestre) alors que le chiffre de l'inflation pour mars sera publié lundi, la veille du début de la réunion.
En février, celle-ci se situait, selon l'indice PCE, à 1,8% en rythme annuel, se rapprochant lentement de la cible de 2%, un objectif qu'elle devrait atteindre, voire dépasser cette année. Les membres du Comité monétaire vont aussi discuter de l'impact à venir du puissant stimulus fiscal. "Si comme on s'y attend, la croissance accélère après la modération du 1er trimestre, il faut s'attendre à ce que l'inflation suive", a affirmé l'économiste indépendant Joel Naroff.
"Il est probable que d'ici la fin du 2e trimestre, l'indice des prix touche ou dépasse l'objectif de 2% d'inflation" que la Fed estime sain pour l'économie. "Toute bonne économie ne peut pas rester impunie", ajoute-t-il faisant référence aux prix plus chers qui vont s'accompagner de taux sur les crédits plus élevés également.
Pour Joseph Gagnon, "le stimulus fiscal est si énorme, équivalant à 2% du Produit intérieur brut (PIB) qu'il aura forcément un effet sur la croissance". Il équivaut à un accroissement du déficit budgétaire de 1.600 milliards de dollars sur dix ans.
"Nous n'avons pas eu une telle relance depuis 50 ans, lorsqu'en 1965 les coupes d'impôts, les dépenses de la guerre du Vietnam et les mesures sociales avaient apporté une expérience comparable", a-t-il poursuivi, ajoutant que cela "s'était mal terminé" avec l'inflation des années 1970. Il prédit trois autres hausses des taux d'un quart de point de pourcentage (0,25%) cette année, en juin, septembre et décembre.
AFP/VNA/CVN