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Le drapeau britannique flotte avec les drapeaux européen devant le siège de la Commission européenne, le 16 octobre 2017 à Bruxelles. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Avec sa proposition, Bruxelles lance une course contre la montre, en appelant États membres et Parlement européen à boucler leurs négociations avant les élections européennes de mai 2019, soit deux mois après le divorce avec le Royaume-Uni.
Une gageure, vu les divergences et lignes rouges déjà affichées par certains pays, soucieux de ne pas mettre davantage la main à la poche ou de préserver les parties du budget dont ils bénéficient actuellement, lors de la période 2021-2027. Ils "vont devoir assumer les ambitions affichées pour relancer l'UE" à 27 après le Brexit, prévient un responsable qui a participé à la préparation du futur "cadre financier pluriannuel" au sein de la Commission de Jean-Claude Juncker.
L'enveloppe de la période en cours (2014-2020) avait été fixée, au terme de tractations tendues, à quelque 1.000 milliards d'euros -- un chiffre impressionnant mais ne représentant que 1% du Revenu national Brut (RNB) cumulé des États membres.
Cette fois, le départ britannique rend l'équation encore plus complexe, en laissant un "trou" entre 12 et 14 milliards d'euros par an dans les finances européennes, selon les estimations de Bruxelles. La rupture avec ce "contributeur net" tombe d'autant plus mal que l'UE cherche à financer de nouvelles politiques, en matière de défense ou de migration notamment.
Pour mieux protéger les frontières extérieures de l'UE, la Commission veut ainsi "plus que quintupler" les effectifs de l'agence Frontex après 2020, pour les porter à près de 6.000, selon une source européenne.
''Moins de 10%''
La solution est un cocktail d'économies et de nouvelles ressources, plaide le commissaire au Budget, l'Allemand Günther Oettinger, souhaitant que le budget puisse grimper de 1% aujourd'hui à "entre 1,1 et 1,2%" du RNB de l'UE. "Il va falloir faire des coupes", a-t-il aussi prévenu en visant la Politique agricole commune (PAC), pilier historique de la construction européenne, et les fonds de cohésion versés aux régions les plus pauvres, deux domaines représentant respectivement 37% et 35% du budget de l'UE.
La Commission proposera "des réductions modérées", "en-dessous de dix pour cent", selon une source européenne. Elles seront néanmoins difficiles à accepter dans plusieurs pays, et en particulier en France, dont les agriculteurs sont les principaux bénéficiaires des aides directes de la PAC. Paris est prête à défendre une "réforme assez substantielle", mais "le filet de sécurité indispensable des aides directes pour les agriculteurs ne peut pas être affecté", prévient une source diplomatique.
Les pays de l'Est sont eux déjà vent debout face aux coupes dans les fonds de cohésion, qui pourraient être réorientés vers des pays subissant un fort chômage des jeunes, comme l'Espagne ou l'Italie.
AFP/VNA/CVN