>>Natixis prévoit juqu'à un milliard d'euros pour des acquisitions d'ici 2020
>>François Pérol, ex-conseiller de Sarkozy, jugé pour "prise illégal d'intérêts"
Francois Pérol, patron sur le départ de BPCE le 29 novembre 2017. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Le conseil de surveillance du Groupe BPCE (...) a décidé, à l'unanimité et conformément à l'avis rendu par le comité des nominations, de nommer Laurent Mignon à la présidence du directoire du Groupe BPCE en remplacement de François Pérol à compter du 1er juin 2018", a annoncé le groupe tard dans la soirée de jeudi, confirmant des informations de Challenges et des Echos.
Le départ de M. Pérol, dont le mandat courait jusqu'à 2020, met fin à une époque pour l'ensemble mutualiste, né de l'union des Banques populaires et des Caisses d'épargne, qui n'a pas connu d'autre dirigeant depuis sa fondation en 2009 dans la foulée de la crise financière.
Il va rejoindre un établissement lui-même en pleine succession: la banque d'affaires Rothschild & Co, qui vient d'annoncer l'arrivée prochaine à sa tête d'Alexandre de Rothschild, fils de l'actuel président, David de Rotschild.
Rothschild & Co a fait part vendredi matin de l'arrivée de M. Pérol, qui connaît bien l'univers de Rothschild pour y avoir travaillé dans les années 2000. Il sera membre, en tant qu'associé gérant, du trio de tête, sous la direction de M. Rotschild et aux côtés d'un co-président du comité exécutif, Robert Leitão.
Natixis, la filiale de banque d'investissement de BPCE, cotée en Bourse contrairement au reste du groupe mutualiste, dit de son côté avoir "d'ores et déjà engagé un processus de succession à Laurent Mignon, qui devrait aboutir dans les prochains jours, confortant les perspectives stratégiques et financières de Natixis à court et moyen termes".
Tournant numérique
Le départ de M. Pérol est inattendu, alors que son mandat courait jusqu'en 2020 et qu'il venait d'imprimer à son groupe un nouveau plan stratégique destiné à courir jusqu'à cette échéance.
Au coeur de ce projet, l'adaptation au numérique de la banque de détail de BPCE, la deuxième de France avec une trentaine de millions de clients.
M. Pérol a par ailleurs été blanchi en appel l'an dernier de prise illégale d'intérêts: ces accusations étaient liées à son passage direct en 2009 de l'équipe de Nicolas Sarkozy, à l'époque président de la République, à la tête de BPCE. Conclusion de longues années de procédures judiciaires, cette relaxe avait dégagé son avenir à la tête du groupe.
BPCE a annoncé en février une légère baisse de ses revenus en 2017, sous le coup du bas niveau des taux d'intérêt, qui avait toutefois été contenue par l'excellente performance de Natixis.
Laurent Mignon, président sur le départ de Natixis, lors d'une conférence de presse de présentation des résultats annuels de son groupe le 19 février 2015. |
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Dans un communiqué distinct, le conseil de surveillance de BPCE a salué "l'exceptionnel engagement de François Pérol depuis 2009 au service du groupe, de ses sociétaires et clients ainsi que de l'ensemble de ses salariés".
"Sous son impulsion et son autorité, BPCE a été en mesure de surmonter la crise de 2008-2009 et de devenir aujourd'hui le deuxième groupe bancaire et d'assurance en France et l'un des dix premiers en Europe, fort d'un haut niveau de solvabilité et d'une rentabilité solide", a-t-il ajouté.
Laurent Mignon, également âgé de 54 ans, était directeur général de Natixis depuis mai 2009. Au sein du groupe BPCE, il est membre du comité de direction générale depuis 2009 et membre du directoire depuis 2013.
AFP/VNA/CVN