Syrie : la trêve à Alep prolongée trois jours

La Russie a annoncé dans la nuit du 6 au 7 mai que la trêve entre forces gouvernementales et groupes rebelles à Alep, dans le Nord de la Syrie, avait été prolongée de trois jours.

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Cette trêve entre forces gouvernementales et groupes rebelles à Alep avait été instaurée pour les journées des 5 et 6 mai, sous la pression de Moscou et de Washington, après que la cessation des hostilités entrée en vigueur le 27 février eut volé en éclats dans cette ville.

Une capture d'écran d'une vidéo montre la destruction d'un camp dans la province d'Idleb, en Syrie, le 5 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

À l'initiative de la partie russe, "le régime de silence (des armes, ndlr) dans la province de Lattaquié (dans le Nord-Ouest de la Syrie, ndlr) et dans la ville d'Alep a été prolongé de 72 heures à partir du 7 mai à 00h01 heure locale", a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

La trêve prévue initialement pour deux jours, et qui a été respectée, avait été décidée après des combats qui avaient fait près de 300 morts depuis le 22 avril à Alep, deuxième ville de Syrie, où des quartiers sont tenus par des groupes rebelles et d'autres par les forces gouvernementales. Cette trêve de 48 heures expirait samedi 7 mai à 01h01 heure locale (vendredi 6 mai 22h00 GMT).

Les États-Unis ont fait état de la prolongation de la trêve à Alep peu après son annonce par Moscou. "La cessation des hostilités a réduit la violence à Alep, et les États-Unis sont engagés à maintenir cette trêve aussi longtemps que possible", a déclaré le porte-parole du département d'État, John Kirby.

"Nous saluons cette récente prolongation, mais notre objectif est d'arriver au point où nous n'aurons plus à compter les heures et où la cessation des hostilités sera pleinement respectée à travers la Syrie", a ajouté le porte-parole américain.

Depuis son déclenchement en mars 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 270.000 morts et a poussé à la fuite des millions de personnes, provoquant un désastre humanitaire qui a atteint l'Europe occidentale.

Polémique

Dégâts après des bombardements dans un quartier Est d'Alep, en Syrie, le 4 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans la journée de vendredi 6 mai, la polémique s'est poursuivie sur une attaque meurtrière contre un camp de personnes déplacées survenue la veille dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, près de la frontière turque.

Selon une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des raids aériens ont frappé ce camp proche de la ville de Sarmada et ont fait au moins 28 morts, dont des femmes et des enfants, et une cinquantaine de blessés.

L'OSDH ne s'est pas prononcé sur l'origine des raids dont il a fait état. Le ciel de la Syrie est parcouru par de nombreux avions, ceux du gouvernement, ceux de la Russie et ceux de la coalition internationale dirigée par les États-Unis. Mais des militants hostiles au pouvoir de Damas ont affirmé qu'il s'agissait de frappes de l'aviation syrienne.

L'armée de Damas a démenti toute implication. "Les informations de certains médias soutenant que l'armée de l'air syrienne a visé un camp de déplacés dans la province d'Idleb sont fausses", a déclaré le commandement de l'armée. Il a accusé des groupes rebelles de procéder dernièrement à des "attaques contre des cibles civiles" pour en faire porter la responsabilité au pouvoir.

La Russie a déclaré qu'aucun avion n'avait survolé jeudi 5 mai la zone du Nord de la Syrie où est situé ce camp de déplacés. "Aucun aéronef russe ou autre n'a survolé" ce secteur, a dit le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

"À regarder les dégâts visibles sur les photos et les images vidéo, on dirait que le camp peut avoir été victime d'une attaque - préméditée ou accidentelle - d'artillerie, utilisée de manière très active dans cette zone par les terroristes du groupe Front Al-Nosra", la branche syrienne d'Al-Qaïda, a déclaré le porte-parole russe.

"Horrifié"

La France a accusé Damas, condamnant un raid "révoltant et inacceptable".

La province d'Idleb est contrôlée par le Front Al-Nosra et ses alliés. Ce groupe jihadiste est exclu, au même titre que son rival État islamique (EI) de l'accord de cessation des hostilités entré en vigueur le 27 février à l'initiative des États-Unis et de la Russie.

La coalition dirigée par les États-Unis concentre ses frappes sur l'EI alors que le pouvoir cible rebelles et jihadistes. La Russie frappe certains groupes rebelles et les jihadistes.

Dans le Centre de la Syrie, les forces de sécurité syriennes ont donné l'assaut à la prison de Hama, où une mutinerie a éclaté pour protester contre les conditions de détention ainsi que les peines de mort visant plusieurs dizaines de prisonniers, selon des militants syriens.

AFP/VNA/CVN

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