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Des hommes constatent les dégâts après un bombardement du régime sur Douma, la principale ville de l'enclave rebelle dans la Ghouta orientae, le 10 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le déluge de feu auquel les forces loyales au président Bachar al-Assad soumettent l'enclave assiégée depuis le 18 février a coûté la vie à 1.031 civils, dont 219 enfants, et en a blessé plus de 4.350 autres selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Samedi, les bombardements du régime ont coûté la vie à huit civils dans les villes d'Arbine et Harasta et à 20 autres dans celle de Douma, où 17 corps ont été retirés des décombres, selon l'Observatoire.
Profitant de l'impuissance de la communauté internationale, le régime se dit déterminé à reconquérir le dernier bastion rebelle près de Damas, où quelque 400.000 habitants subissent un siège asphyxiant depuis 2013. Il a déjà repris plus de la moitié de l'enclave, vaste de 100 km2, d'où des obus et des roquettes sont tirés sur la capitale, fief du pouvoir, faisant des victimes.
Un enfant a ainsi été tué et quatre civils blessés samedi 10 mars dans l'est de Damas par des tirs de roquette venant des rebelles dans la Ghouta, selon l'agence officielle Sana.
Des membres des forces progouvernementales syriennes dans la localité d'Aftris, dans la Ghouta orientale, le 10 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Samedi 10 mars, les forces du régime "ont isolé Douma du reste de la Ghouta orientale, après avoir pris le contrôle de la route la reliant à Harasta à l'ouest et à Misraba au sud", a rapporté l'OSDH.
Elles sont parvenues à diviser la Ghouta orientale en trois : Douma et sa périphérie au nord, Harasta à l'ouest et le reste des localités au sud, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
'Sous-sols débordés'
D'après un correspondant de l'AFP à Douma, la ville est la cible de bombardements aériens et à l'artillerie. Les habitants sont terrés dans les sous-sol et la cité, qui avait accueilli des déplacés fuyant d'autres secteurs de la Ghouta, est déserte.
Le conseil local de Douma a lancé un "appel au secours" adressé aux organisations internationales, soulignant que "de nombreuses personnes dormaient désormais dans les jardins publics et sur les routes, les abris et sous-sols étant débordés".
De la fumée s'élève au-dessus de la ville de Harasta, dans la partie rebelle de la Ghouta orientale, après des bombardements du régime, le 10 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon la télévision d'État syrienne, "l'armée intensifie ses opérations" sur plusieurs fronts. Elle a diffusé des images en direct de la ville de Misraba montrant des dizaines de civils dans un sous-sol sans lumière et un vieillard en pleurs racontant comment sa famille avait dû fuir les bombardements et s'était réfugié à Douma.
L'offensive sur l'enclave rebelle a commencé par une campagne aérienne d'une rare violence, même à l'échelle d'un pays ravagé depuis mars 2011 par une guerre qui a tué plus de 340.000 personnes.
Le régime cherche à assiéger les fiefs rebelles, parfois jusqu'à la famine. Il l'a fait notamment à Alep, deuxième ville du pays qu'il a reprise en décembre 2016 après un siège asphyxiant et des bombardements dévastateurs.
Depuis le 18 février, seuls deux convois d'aide ont pu entrer dans la partie rebelle de la Ghouta pour venir en aide à la population, à la faveur d'une trêve quotidienne et partielle.
Sur un autre front en Syrie, les soldats turcs et leurs supplétifs syriens ont progressé jusqu'aux abords de la ville d'Afrine (nord-ouest). Ils veulent en chasser les Unités de protection du peuple (YPG), milice kurde syrienne qualifiée de "terroriste" par la Turquie qui mène contre elle une offensive depuis le 20 janvier, non loin de sa frontière.
Déclenché par la répression de manifestations prodémocratie, le conflit en Syrie s'est progressivement complexifié avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères.
AFP/VNA/CVN