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L'UE ne veut pas de "mur" avec Londres

L'Union européenne ne veut pas "construire un mur" la séparant du Royaume-Uni après le Brexit, mais elle a martelé mercredi 7 mars que les dégâts économiques du divorce seraient inévitables, tempérant les espoirs affichés par Theresa May.

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Quelques jours après la Première ministre britannique, le président du Conseil européen Donald Tusk a lui aussi abattu mercredi 7 mars ses cartes sur les contours des liens que devront nouer les deux parties après mars 2019.

"Nous ne voulons pas construire un mur" avec le Royaume-Uni, a assuré M. Tusk devant la presse à Luxembourg, où il présentait sans la publier sa proposition de "lignes directrices sur le cadre de la future relation" avec Londres.

Le président du conseil européen, Donald Tusk, s'adresse à la Première ministre britannique, Theresa May, lors d'une réunion au 10 Downing street à Londres, le 1er mars.

Mais "le fait d'être en dehors de l'union douanière et du marché unique", comme le souhaite Londres, "entraînera inévitablement des frictions" et "aura malheureusement des conséquences économiques négatives", est-il souligné.

Le texte, soumis aux dirigeants des 27, devra encore être approuvé lors d'un sommet les 22 et 23 mars à Bruxelles, avant de devenir la position de l'UE dans les négociations commerciales avec le Royaume-Uni. L'UE "entamera ces discussions sur l'avenir avec un esprit ouvert et positif", a promis M. Tusk, mais si Londres ne modifie pas ses "lignes rouges", alors "seul un accord de libre-échange est possible".

Flou sur la finance

Cet accord pourrait couvrir les marchandises "dans tous les secteurs", avec l'objectif de n'avoir "aucune taxe ni restriction quantitative", propose l'ex-Premier ministre polonais dans son texte, demandant aussi un accès aux eaux britanniques pour les pêcheurs européens.

Les services aussi sont mentionnés, mais sans référence spécifique au secteur financier pour lequel Londres insiste pour maintenir un accès au marché européen. Il s'agit d'un choix délibéré de ne pas entrer dans les détails, a fait valoir une source européenne. Mais le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, avait estimé la veille que les services financiers ne pouvaient pas "être inclus dans un accord de libre-échange".

"Inclure les services financiers dans un accord de libre-échange est non seulement possible mais c'est aussi dans notre intérêt mutuel de le faire", a répliqué mercredi 7 mars son homologue britannique Philip Hammond, laissant présager un bras-de-fer sur le sujet.

Le texte présenté mercredi 7 mars par M. Tusk "est un projet", a réagi le porte-parole de Theresa May, espérant que la version finale "offrira la souplesse nécessaire pour que l'UE réfléchisse de manière créative et imaginative à propos de notre futur partenariat économique".

Ce volet crucial des tractations avec Londres n'a pas encore démarré, les discussions s'étant jusqu'ici concentrées sur la préparation du traité scellant le Brexit, avec de lourds dossiers comme la facture du divorce, le sort des expatriés et l'avenir de la frontière irlandaise. Pressée depuis des mois par l'UE de clarifier ses souhaits, Theresa May a confirmé vendredi dans un discours très attendu sa détermination à quitter le marché unique et l'union douanière.

Mais elle a aussi plaidé pour la conclusion d'un accord de libre-échange "le plus large possible" avec l'UE, "couvrant plus de secteurs et avec davantage de coopération que n'importe quel accord de libre-échange dans le monde aujourd'hui".

"Pas le Mexique"

Le Parlement européen - qui ne participe pas aux négociations mais dispose d'un droit de veto sur tout accord avec Londres - a aussi tracé ses "lignes rouges" mercredi 7 mars, dans un projet de résolution qui sera soumis au vote en plénière le 13 mars. "Pour sortir de l'impasse, je pense qu'il est important que le gouvernement britannique s'engage sérieusement dans la proposition du Parlement européen pour un accord d'association", plus large qu'un accord commercial, a plaidé Guy Verhofstadt, coordinateur du Parlement sur le Brexit. "Le Royaume-Uni n'est pas le Mexique, ni le Maroc, ni l'Ukraine", a-t-il argué.

Le président du Parlement européen Antonio Tajani a lui a estimé que l'accord de libre-échange avec Londres pourrait aller "plus loin que ceux de l'UE avec le Canada ou le Japon" mais que ceux-ci "seront le modèle". Quoi qu'il en soit, un accord commercial ne pourra pas être conclu d'ici la date programmée du Brexit, fin mars 2019, d'où la nécessité d'une période de transition.

En attendant, les 27 espèrent aboutir d'ici l'automne à une "déclaration politique" fixant le cadre de ces futures relations, et qui accompagnerait l'accord de retrait, dont la négociation est loin d'être bouclée. Mme May en a rejeté la première version préparée par l'UE, invoquant des mesures "inacceptables" concernant la frontière entre l'Irlande du Nord et l'Irlande.

AFP/VNA/CVN

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