>>Le Chili est prêt à la signature du CPTPP
Indicateurs sur le PIB, les exportations et la population des pays membres de l'accord de libre-échange Trans-Pacifique. |
Le traité avait pourtant été promu par Washington, sous la présidence de Barack Obama, et signé en février 2016 après des années de négociations entre 12 pays ayant un accès sur le Pacifique : les États-Unis, l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam.
Mais avant son entrée en vigueur, le président américain Donald Trump a annoncé le retrait de son pays, mettant en péril l'ambitieux accord censé englober 40% du PIB mondial et presque 25% du commerce international.
"Alors que des taxes vont être appliquées à certains produits et qu'il y a une menace de guerre commerciale, nous, nous allons donner un signal d'ouverture", déclare le chef de la diplomatie chilienne Heraldo Muñoz au moment où Trump vient d'annoncer des droits de douane pour l'acier et l'aluminium, risquant de déclencher ainsi une guerre commerciale. "C'est l'accord de libre échange le plus important et le plus exigeant qui ait été signé jusqu'à présent dans le monde", assure M. Muñoz.
Un an après le départ des États-Unis, à Santiago du Chili, l'accord, désormais appelé Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP pour son sigle anglais), doit être signé jeudi 8 mars, avec la quasi-totalité des dispositions du texte original, sauf celles portant sur la propriété intellectuelle imposées par Washington.
500 millions de personnes
L'accord prévoit une levée des barrières douanières et des barrières non-tarifaires, comme la mise en place de normes communes dans plusieurs secteurs d'activités, entre ces 11 pays rassemblant près de 500 millions de personnes.
Pour le ministère chilien des Affaires étrangères, "le CPTPP établira un nouveau standard pour d'autres accords d'intégration économique régionale, y compris pour de futures négociations au sein de l'OMC (Organisation mondiale du commerce, ndlr) ou de l'APEC (Forum de l'Asie-Pacifique, ndlr)". Une fois signé, l'accord entrera en vigueur 60 jours après sa ratification par au moins six des 11 pays.
Pour le Chili, "cela signifie une augmentation de notre marché potentiel et la possibilité, pour notre population, d'accéder à un plus grand nombre de produits", souligne Mario Mongilardi, président de la Chambre de commerce de Lima.
Le pays sud-américain destine 17% de ses exportations à des économies du CPTPP. Même s'il a déjà des accords de libre-échange avec certains des 11 pays, ce nouvel accord améliorera ses conditions d'accès à ces marchés, avec par exemple un millier de produits exclus de son alliance avec Japon désormais moins taxés.