Syrie : Damas fait planer le doute sur sa participation à la reprise des pourparlers

L'ONU tente mardi 28 novembre de relancer les pourparlers de paix de Genève sur la Syrie, au point mort depuis plusieurs mois, mais le régime de Damas, fort de ses victoires militaires, laisse planer le doute sur sa participation.

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L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, lors de négociations à Genève le 14 juillet.

Le médiateur de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé qu'il avait été informé dimanche soir 26 novembre du report de la venue de la délégation officielle syrienne.

"Le gouvernement n'a pas encore confirmé sa participation aux négociations à Genève, mais a indiqué qu'il nous contacterait très bientôt", a-t-il déclaré, lors d'une vidéo-conférence avec le Conseil de sécurité.

Malgré ce contretemps, le médiateur, qui a déjà organisé 7 cycles de discussions intersyriennes à Genève depuis 2016, sans succès, veut conserver son optimisme inébranlable. Il espère notamment pouvoir sortir de l'impasse dans lequel stagne le processus de Genève, grâce à la participation, pour la première fois, d'une délégation unique de l'opposition syrienne, représentant toutes ses composantes, y compris des groupes plus modérés, tolérés par Damas.

Le médiateur de l'ONU a réaffirmé lundi 27 novembre qu'il n'accepterait "aucune condition préalable de la part d'aucune des deux parties". Il veut concentrer les discussions de ce 8e round sur la rédaction d'une nouvelle Constitution et l'organisation d'élections sous l'égide de l'ONU. Mais les vieux démons ont la vie dure.

Succès de la Russie

Face à une ONU impuissante et à une Amérique repliée sur elle-même depuis l'élection du président Donald Trump, le président russe Vladimir Poutine a multiplié avec succès les initiatives diplomatiques et militaires.

Un Syrien court à travers les rues de Mesraba, près de Damas, le 27 novembre.

Avec l'aide de l'Iran, autre soutien de Damas, et de la Turquie, soutien des rebelles il a organisé sept réunions mêlant opposition et régime à Astana, au Kazakhstan. Quatre zones de "désescalade" des combats ont en outre été créées en Syrie, là où l'ONU avait échoué.

Le président russe a également annoncé la tenue prochaine en Russie d'un "Congrès du dialogue national" syrien rassemblant tous les acteurs du conflit.

Mais en fin stratège, M. Poutine sait qu'il ne pourra imposer "sa" solution que si elle est adoubée par l'ONU. Il a d'ores et déjà indiqué que ce Congrès devrait servir de "stimulant" au processus de Genève.

Afin de contrebalancer la dynamique de Moscou, la France a demandé une réunion mardi matin 28 novembre à Genève avec les quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité - États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni - en présence de M. De Mistura.

Le médiateur a estimé à 250 milliards de dollars le coût de la reconstruction de la Syrie, ravagée par plus de 6 ans de conflit, qui a fait quelque 340.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.

AFP/VNA/CVN

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