>>Allemagne : les sociaux-démocrates prêts à "discuter" pour sortir de la crise
>>Angela Merkel continuera à diriger la CDU en cas de nouvelle campagne électorale
La chancelière allemande Angela Merkel, le 25 novembre à Berlin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une telle alliance renouvelée avec le SPD constitue "la meilleure option pour l'Allemagne", a déclaré Horst Seehofer, le dirigeant de la CSU, l'allié bavarois de la CDU (Union chrétienne-démocrate) de Mme Merkel.
De son côté, le chef de file des jeunes de la CDU, Paul Ziemiak, a, selon Bild, appelé à conclure avant Noël un accord de "grande coalition" (avec le SPD), auquel 52% des Allemands sont favorables d'après un sondage Emnid dimanche pour ce journal.
Quant au patron du Parti libéral-démocrate (FDP) Christian Lindner, qui avait rompu unilatéralement les négociations le 19 novembre, il a également déclaré s'attendre à ce que les sociaux-démocrates restent au pouvoir.
Dégager "un compromis"
Deux mois après les législatives et malgré l'échec des laborieuses tractations avec le FDP et les écologistes, la chancelière a de son côté fait savoir samedi 25 novembre qu'elle était bien décidée à constituer dans les plus brefs délais un gouvernement, évoquant les discussions à venir avec le SPD "sur la base du respect mutuel" et avec la nécessité de dégager "un compromis".
"Il serait souhaitable de former très rapidement un gouvernement, pas seulement un gouvernement qui expédie les affaires courantes", a-t-elle déclaré. Car, a-t-elle souligné, l'Europe a besoin d'une Allemagne forte, l'UE s'inquiétant d'un blocage de la vie politique allemande à l'heure où elle a déjà fort à faire avec les négociations du Brexit.
La spectaculaire volte-face vendredi du Parti social-démocrate, désormais prêt à discuter, permet à Angela Merkel, qui devait rencontrer dimanche soir les principaux responsables de la CDU, d'espérer y parvenir.
"Je ne peux que conseiller au SPD de ne pas entamer les pourparlers avec les conservateurs avec des demandes exagérées mais de rester réaliste", a-t-il en effet déclaré au Bild. "Il ne devrait pas y avoir une grande coalition à tout prix".
Surtout, le chef des sociaux-démocrates Martin Schulz est notoirement hostile à une alliance avec les conservateurs et s'il a accepté le dialogue, ce n'est que sous la pression d'autres personnages-clés de son parti.
"Mme Merkel n'est pas en position de dicter ses conditions", a en outre averti Malu Dreyer, un social-démocrate à la tête de l'État régional de Rhénanie-Palatinat.
Par ailleurs, tout accord de gouvernement devra faire l'objet d'un vote des militants du SPD dont le résultat est incertain.
Mais le président fédéral, un social-démocrate respecté, Frank-Walter Steinmeier, pousse ce parti au compromis.
Médiateur dans la crise actuelle, il a à cet égard invité à un échange, jeudi 23 novembre, la chancelière, le dirigeant de la CSU Horst Seehofer, ainsi que Martin Schulz.