Macron en tournée en Afrique pour moderniser les relations franco-africaines

Décidé à redresser l'image et l'influence française en Afrique, Emmanuel Macron entame lundi 27 novembre sa première tournée sur le continent (Burkina Faso, Côte d'Ivoire et Ghana) pour moderniser les relations franco-africaines, recentrées sur l'entrepreneuriat, la jeunesse et l'éducation.

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Le président français Emmanuel Macron quitte un sommet du G5 Sahel, à Bamako, le 2 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Emmanuel Macron parlera surtout partenariat économique, entrepreneuriat, éducation, sport et énergies renouvelables, plutôt que d'aide au développement.

Vraie innovation, il s'est entouré depuis cet été d'un "Conseil présidentiel pour l'Afrique", composé principalement de jeunes entrepreneurs binationaux en lien étroit avec leurs pays d'origine, qui lui apportent une autre vision de l'Afrique que les réseaux diplomatiques traditionnels de ses prédécesseurs.

Première étape, le Burkina Faso, où il prononcera mardi 28 novembre son principal discours de politique africaine devant 800 étudiants à l'Université de Ouagadougou. Il répondra ensuite à leurs questions, "sans filtre", promet l'Élysée.

M. Macron se rendra ensuite à Abidjan pour assister au sommet Europe-Afrique et "replacer la relation France - Afrique dans le cadre de son projet de refondation de l'Europe".

Ses priorités : obtenir le soutien financier des Européens pour la force antiterroriste des pays du G5 Sahel et coordonner la lutte contre les passeurs, y compris en Libye où certains migrants sont vendus comme esclaves. Le président français a qualifié mercredi 22 novembre ces cas d'esclavage de "crimes contre l'humanité".

"S'adresser aux diasporas"

M. Macron en profitera aussi pour poser la première pierre du métro d'Abidjan, projet majeur pour lequel Paris a accordé un prêt record de 1,4 milliard d'euros.

Il se rendra enfin au Ghana, pays anglophone et modèle de stabilité dans une Afrique de l'Ouest souvent turbulente, afin de montrer une "approche continentale de l'Afrique" au-delà des anciennes colonies françaises et une vision plus offensive de la francophonie.

"Emmanuel Macron a compris qu'il faut s'adresser autant aux Africains qu'aux diasporas africaines. Ce sont elles qui font naître un sentiment antifrançais", souligne l'écrivain spécialisé Antoine Glaser. "Il veut mettre davantage les chefs d'État africains en face de leurs responsabilités, pour qu'ils prennent en main leur sécurité, et recentrer sa politique sur le Sahel", ajoute-t-il.

Le président français devra aussi veiller à éviter tout impair sociétal et faire oublier la petite phrase de cet été au G20, où il jugeait difficile de stabiliser l'Afrique quand la natalité y est "encore de 7 à 8 enfants par femme".

"Comme ses prédécesseurs, il donne la priorité à la sécurité au Sahel et veut garder l'influence de la France en Afrique francophone tout en s'ouvrant à d'autres pays", note Frédéric Lejeal, rédacteur en chef de la Lettre du Continent. "Mais, la différence, c'est qu'il connaît l'Afrique (...) et voit le continent comme un formidable réservoir d'opportunités économiques".

"Nous devons avoir aujourd'hui des rapports d'égalité, d'intérêts réciproques et de respect mutuel", soulignait début novembre le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.

AFP/VNA/CVN

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