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Cette action, intervenue après une série d’activités illégales de remblaiement et de construction d’installations et bases militaires en Mer Orientale, et de déploiement d’une batterie d’armes sur des îles artificielles illégalement construites sur l’archipel vietnamien de Truong Sa (Spratly), est la preuve que la Chine continue d’accélérer la militarisation de la Mer Orientale en dépit de l’opprobre de la communauté internationale.
La Chine accélère ses activités de militarisation, au préjudice de la paix et de la stabilité en Mer Orientale. |
Le Japon, l’Australie, les États-Unis, les Philippines et de nombreux pays ont protesté contre la nouvelle manœuvre chinoise. Pour le ministre japonais de la Défense, Itsunori Onodera, il s’agit des pas unilatéraux de la Chine visant à changer le statu quo en Mer Orientale et à créer "le fait accompli". Le porte-parole du Pentagone Christopher Logan a pour sa part craint que la militarisation chinoise incessante en Mer Orientale attise les tensions et provoque l’instabilité dans la région.
L’Australie s’est également déclarée préoccupée par la militarisation chinoise sur des entités en Mer Orientale, selon sa ministre des Affaires étrangères Julie Bishop, qui s’est exprimée à la Conférence des ministres des Affaires étrangères du G20 à Buenos Aires, en Argentine.
Le porte-parole Harry Roque du président philippin Rodrigo Duterte a lui fait part de sa profonde inquiétude quant aux impacts de ces évolutions sur les efforts visant à maintenir la paix et la stabilité dans la région. Ce n’est pas la première fois que les mouvements militaires chinois en Mer Orientale font l’objet de critiques de l’opinion internationale.
Début mai 2018, le déploiement chinois de missiles sur les structures illégalement construites à Truong Sa, les États-Unis ont mis en garde contre des conséquences "immédiates et à long terme", et déclaré sans ambages que la Chine "ne pourrait pas et ne devrait pas avoir une attitude hostile" en Mer Orientale.
L’amiral Philip Davidson, chef du Commandement du Pacifique des États-Unis, qui a officiellement pris son poste le 18 mai, a jugé que ces actions chinoises ont pour but de contrôler la Mer Orientale.
Abondant dans ce sens, Gregory Poling, du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) basé à Washington, a souligné que la Chine est en train de "s’affranchir d’une limite" comme le déploiement de tels systèmes d’armes représente une "menace évidente" et un nouveau pas chinois vers le "contrôle total" de l’espace maritime et aérien en Mer Orientale.
Le déploiement incessant par la Chine d’armes sur des structures illégalement construites en Mer Orientale et d’activités militaires à grande échelle dans ces eaux d’importance stratégique va clairement à l’encontre des engagements que Pékin a pris auparavant de "ne pas militariser" la Mer Orientale. Il contraste également avec la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC) que la Chine a signée avec l’ASEAN en 2002 selon laquelle les parties s’engagent à faire preuve de retenue sans mener des activités susceptibles de rompre le statut quo, de compliquer et d’aggraver les différends, au préjudice de la paix et de la stabilité.
Force est de constater que cette nouvelle manœuvre chinoise a eu lieu quand la Chine et les pays de l’ASEAN sont parvenus à une conception commune importante sur la construction d’un Code de conduite en Mer Orientale (COC) vers une architecture régionale transparente, fondée sur des règles et une Mer Orientale de paix et de stabilité. Les actions chinoises sapent et entravent les efforts visant à négocier un COC afin de créer une condition préalable pour le règlement des différends en Mer Orientale, le maintien de la paix, de la stabilité, de la sécurité et de la sûreté de la navigation dans la région.
Le déploiement chinois des bombardiers et des missiles en Mer Orientale est contraire au droit international car il porte gravement atteinte à la souveraineté incontestée du Vietnam, à la fois sur le plan juridique et historique, sur les archipels de Hoàng Sa et Truong Sa. Ces actions chinoises ont affecté et affectent la relation de voisinage amical et de partenariat de coopération stratégique intégrale entre le Vietnam et la Chine, vont à l’encontre l’Accord sur les principes fondamentaux guidant le règlement des problèmes maritimes entre le Vietnam et la Chine. Elles sont contraires aux conceptions communes auxquelles sont parvenus les hauts dirigeants des deux pays pour résoudre les empêchements dans la question de la Mer Orientale.
Le déploiement par la Chine des armes sur ces sites illégalement construits sur les archipels de Hoàng Sa et Truong Sa ne fait qu’aggraver la tension et éroder la confiance entre les parties sur le problème de la Mer Orientale. En sa qualité de grand pays de la région et d’une puissance jouant un rôle important sur la scène internationale, la Chine se doit de réguler son comportement en Mer Orientale conformément au droit international, de mettre fin à toute action unilatérale complixifiant la situation, de faire preuve d’une attitude constructive, et de contribuer activement au maintien de la paix, de la stabilité, de l’amitié et de la coopération dans la région.
VNA/CVN