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Emmanuel Macron pose au milieu de dirigeants d'entreprises du numérique, mercredi 23 mai à l'Élysée. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
À cette occasion, plusieurs groupes ont annoncé des décisions, dont les groupes Uber et Deliveroo, qui vont offrir à leurs chauffeurs et coursiers en Europe une protection sociale privée, et IBM, qui va embaucher 1.400 personnes en France.
Avant un déjeuner à huis clos, le chef de l'État a adressé quelques mots en anglais à ses invités réunis dans le jardin du Palais: Satya Nadella (Microsoft), Dara Khosrowshahi (Uber), Ginni Rometty (IBM), Bill McDermott (SAP), Alex Karp (Palantir) ainsi que des patrons français (Free, Orange, Les Echos, RATP, SNCF, Sanofi, BNP Paribas, Thales, OpenClassrooms...) aux côtés du président rwandais Paul Kagame.
"Il n'y a pas de repas gratuit", a-t-il souri. "J'attends de vous des discussions franches et directes pour voir comment faire plus pour améliorer la situation sociale, les inégalités, le changement climatique, et résoudre ensemble ces problèmes collectifs". "On ne peut pas être des +passagers clandestins+ de la collectivité même quand on fait de bonnes affaires", leur a-t-il lancé.
Il a assuré qu'il aborderait avec eux "tous les sujets", y compris les questions de fiscalité, sur lesquelles la France est en pointe à Bruxelles pour demander davantage de taxes sur les géants du numérique. Paris est aussi en procès avec Google pour un redressement fiscal de plus d'un milliard d'euros.
Le sommet organisé par l'Élysée, qui devrait déboucher sur une série d'annonces dans la journée, en particulier sur la formation et la protection sociale, a lieu en pleine montée des critiques contre les géants d'internet sur le pillage de données, les fausses nouvelles, les comportements prédateurs ou l'évasion fiscale.
En particulier Facebook, dont le patron Mark Zuckerberg, déjà interrogé par le Congrès américain, a dû s'excuser mardi 22 mai devant le Parlement européen pour le manque de protection des données de ses utilisateurs, après le scandale de la firme britannique Cambridge Analytica. Le jeune entrepreneur sera reçu dans la soirée en tête-à-tête par Emmanuel Macron.
Les patrons de Facebook et Microsoft, Mark Zuckerberg et Satya Nadella. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Considéré comme ami des entreprises après ses décisions fiscales avantageuses (réduction de l'impôt sur la fortune et sur les plus-values), le président français a multiplié les réunions avec des chefs d'entreprise depuis son élection pour leur demander d'investir en France et défendre l'environnement.
Mardi 22 mai encore, il a appelé les entreprises à embaucher des jeunes de banlieues.
"Catalyseur"
"Nous avons dit aux entreprises que nous organisions ce sommet il y a quelques mois en leur demandant d'apporter quelques chose et leurs décisions, qui parfois traînaient depuis longtemps, se sont cristallisées. Ce genre de sommet est un catalyseur: le président met un poids politique, les sièges aux États-Unis valident les annonces. Cela entraîne les autres, les patrons ne veulent pas être moins-disant que leurs voisins", expliquent les conseillers de l'Élysée.
Dans l'après-midi, tous devaient se retrouver à Matignon pour des ateliers consacrés à l'avenir du travail, de la diversité et de l'éducation, en présence de plusieurs ministres, avant une clôture du sommet par le Premier ministre Edouard Philippe.
À la même heure, Emmanuel Macron devait recevoir en tête-à-tête, outre le patron de Facebook, ceux d'IBM, Uber et Microsoft.
La plupart des invités se retrouveront le lendemain à VivaTech à la Porte de Versailles, un raout international où sont attendues des milliers de startups et près de 80.000 visiteurs. Emmanuel Macron, qui a soutenu cet événement à sa création en tant que ministre de l'Économie, y prononcera un discours dans la matinée avant de s'envoler pour Saint-Pétersbourg.
Il y a "un effet de mode de ce président jeune qui réforme le pays. Mais les entreprises savent qu'elles ont un problème de réputation qui peut prendre une dimension économique", estime l'Élysée.
AFP/VNA/CVN