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Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le 27 mars à Moscou. |
Lors de leur entretien au téléphone, le général Valery Gerasimov et le général Mohammad Bagheri ont exprimé leur volonté de poursuivre leur coopération militaire en soutien au président Bachar al-Assad, "jusqu'à la défaite totale des terroristes et de ceux qui les soutiennent". L'Iran et la Russie sont les plus proches alliés du régime de Damas et qualifient tous ses opposants de "terroristes".
Au lendemain de la frappe punitive américaine contre une base aérienne de l'armée syrienne, en réaction à une attaque chimique présumée imputée au régime syrien qui a fait 87 morts mardi 4 avril dans la localité rebelle de Khan Cheikhoun, les deux généraux russe et iranien ont également "condamné l'opération américaine", la qualifiant d'"agression contre un pays indépendant", selon l'agence officielle iranienne Irna.
Les frappes américaines, les premières contre le régime Assad depuis le début de la guerre civile en Syrie en mars 2011, "visent à ralentir les victoires de l'armée syrienne et de ses alliés, et à renforcer les groupes terroristes", ont-ils accusé dans un communiqué.
Les États-Unis ont tiré tôt vendredi 7 avril 59 missiles de croisière Tomahawk vers la base d'Al-Chaayrate, depuis deux navires américains en Méditerranée.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a réaffirmé la position de la diplomatie russe, qui estime que les accusations selon lesquelles le régime syrien a mené une attaque chimique sur la localité de Khan Cheikhoun "ne sont pas conformes à la réalité".
M. Lavrov, lors de sa première conversation avec M. Tillerson depuis cette attaque, a aussi affirmé que cette frappe contre le régime syrien "fait le jeu du terrorisme".
Vaincre l'EI, "première des priorités"
Le Secrétaire d'État américain Rex Tillerson, dans un entretien avec la chaîne de télévision CBS qui sera diffusé dimanche 9 avril, a assuré que "la première des priorités (pour les États-Unis en Syrie) est la défaite du groupe État islamique".
Photo fournie par le Département américain de la Défense, le 7 octobre 2016, de la base aérienne syrienne de Shayrat contre laquelle les États-Unis ont lancé une opération militaire le 6 avril. |
Dans cet extrait diffusé samedi 8 avril, M. Tillerson estime que battre l'EI et éradiquer son auto-proclamé +califat+ éliminerait une menace non seulement pour les États-Unis mais "pour la stabilité de l'ensemble de la région".
"Une fois que la menace de l'EI aura été réduite voire éliminée, je pense que nous pourrons alors tourner notre attention directement vers la stabilisation de la situation en Syrie", a-t-il développé, en se déclarant "confiant de pouvoir prévenir une continuation de la guerre civile (à travers le pays) et amener les différentes parties à la table (des négociations) pour entamer le processus de discussions politiques".
À ce sujet, le patron de la diplomatie américaine a souligné que de telles discussions nécessiteront la participation du président syrien Bachar al-Assad et de ses alliés.
Encore des civils tués
Le président iranien Hassan Rohani a pour sa part accusé son homologue américain Donald Trump d'aider les groupes "terroristes".
"Ce Monsieur qui a pris le pouvoir aux États-Unis prétendait vouloir combattre le terrorisme, mais aujourd'hui, tous les groupes terroristes en Syrie ont fait la fête après l'attaque américaine", a-t-il dit lors d'un discours télévisé.
Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson est attendu à Moscou les 11 et 12 avril pour une visite prévue de longue date et la Syrie doit figurer haut dans les discussions.
Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a lui annoncé qu'il annulait sa visite en Russie prévue lundi 10 avril, en raison "des développements en Syrie qui ont changé fondamentalement la situation".
Sur le plan militaire les bombardements continuent en Syrie et un nouveau raid aérien sur Khan Cheikhoun a tué samedi 8 avril une femme, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui n'a pu préciser s'il avait été mené par l'aviation syrienne ou russe.
L'Observatoire a également fait état d'un raid sur Urum al-Joz, une autre localité de la province d'Idleb, ayant tué samedi 8 avril 18 civils dont cinq enfants.