Stephen Harper reste Premier ministre du Canada

Le Premier ministre canadien sortant, le conservateur Stephen Harper, a été reconduit le 2 mai à la tête du gouvernement, son parti remportant la majorité des sièges à la Chambre lors d'élections législatives anticipées.

Selon les résultats officiels provisoires, les conservateurs de M. Harper obtiennent 166 des 308 sièges de la Chambre des Communes.

"Les Canadiens ont choisi l'espoir, un Canada uni et fort et nous allons gouverner pour tous les Canadiens, même pour ceux qui n'ont pas voté pour nous" , a assuré M. Harper, radieux devant ses partisans qui l'ont applaudi vigoureusement à Calgary, dans l'Alberta (Ouest).

"Notre gouvernement défendra les intérêts de toutes les régions et de tous les Canadiens, y compris de la grande nation du Québec" , a-t-il poursuivi.

Faisant allusion à la défaite des indépendantistes du Bloc québécois, dont les sièges ont été souvent repris par le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), M. Harper a affirmé son intention de "bâtir un Canada plus libre et plus uni" .

"Les Québécois ont décidé d'envoyer des fédéralistes à la Chambre des Communes et nous allons travailler tous ensemble pour le mieux-être de notre pays" .

Au-delà de la victoire des conservateurs qui obtiennent une majorité après avoir dirigé des gouvernements minoritaires issus des scrutins de 2006 et 2008, ces élections auront complètement bouleversé le paysage politique canadien.

Le NPD confirme sa percée historique annoncée par les sondages, remportant 106 circonscriptions, soit presque le triple des 36 sièges occupés dans la Chambre sortante. Il s'agit de loin du meilleur score de l'histoire de ce parti.

Sa progression fulgurante s'est faite principalement au détriment des libéraux et du Bloc québécois, littéralement laminés par la vague "orange" de la formation de gauche.

Porté par le "vent du changement" annoncé par son chef charismatique Jack Layton, le NPD est assuré de devenir l'opposition officielle au gouvernement de M. Harper.

Mais le changement n'est pas au programme du leader conservateur qui avait, au contraire, axé sa campagne électorale sur la stabilité et la continuité, promettant aux Canadiens la poursuite de la reprise économique et s'engageant à ne pas augmenter les impôts, à l'opposé des néo-démocrates et des libéraux.

Le sort du chef du parti libéral, l'ex-universitaire Michael Ignatieff, semble scellé par le résultat désastreux qui lui attribue 35 sièges. M. Ignatieff a mené une campagne honorable, mais n'a pas créé d'élan décisif dans l'électorat et a perdu son propre siège. Son parti, qui n'aime pas les perdants, pourrait le pousser bientôt vers la sortie.

Enfin, la chute brutale du Bloc québécois, avec seulement quatre sièges contre 47 occupés dans le Parlement sortant, annonce un tournant abrupt dans l'attitude des habitants de la province francophone et une plus grande ouverture à l'égard du Canada anglophone. Son chef Gilles Duceppe, battu dans sa circonscription de Montréal, a annoncé sa démission.

La participation est restée faible, à 60,3%, selon les chiffres provisoires, à peine plus élevée que le bas historique de 58,8% inscrit en 2008.

AFP/VNA/CVN

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