Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a lancé un appel au "cessez-le-feu", au sixième jour de combats qui ont déjà fait 14 morts et qui plongent des dizaines de milliers de déplacés de part et d'autres dans l'angoisse.
Mais la seule chance concrète de discussions immédiates, une rencontre prévue dans la journée à Phnom Penh des ministres de la Défense cambodgien Tea Banh et thaïlandais Prawit Wongsuwon, a été annulée par le gouvernement de Bangkok.
"Nous acceptons des discussions à condition qu'ils arrêtent de nous tirer dessus d'abord pendant quelques jours. Nous en avons informé le Cambodge", a indiqué le colonel Sunsern Kaewkumnerd, porte-parole de l'armée thaïlandaise.
"La Thaïlande n'est pas sincère dans sa volonté d'obtenir un cessez-le-feu permanent", a regretté Phay Siphan, porte-parole officiel cambodgien.
Le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva s'est rendu le 27 avril dans la ville de Surin, proche des combats.
Les précédents combats entre les deux voisins, du 4 au 7 février, avaient déjà fait dix morts.
La tension était brusquement montée en 2008 lorsque l'UNESCO avait classé les ruines du temple de Preah Vihear, qui relèvent de la souveraineté du Cambodge, mais dont la Thaïlande contrôle les principaux accès. Les deux pays revendiquent aussi une zone de 4,6 km2 en contrebas de l'édifice.
L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN), dont les deux pays sont membres, et l'ONU, dont le Conseil de sécurité s'est réuni en février sur le sujet, échouent à imposer un dialogue d'autant plus délicat que les combats alimentent les nationalistes des deux camps.
Bangkok exige par ailleurs un règlement bilatéral, alors que Phnom Penh demande l'intervention d'une tierce partie.
Hun Sen a laissé entendre qu'il rencontrerait son homologue à Jakarta lors d'un sommet régional les 7 et 8 mai. Mais les discussions auront lieu "devant les dirigeants de l'ASEAN", a-t-il insisté.
AFP/VNA/CVN