Crise libyenne : la Libye en appelle à l'Union africaine

Le gouvernement libyen a demandé le 26 avril la convocation dès que possible d'un sommet extraordinaire de l'Union africaine (UA) pour "mobiliser" le continent et "faire face à l'agression extérieure" en Libye, a-t-on appris de source officielle.

«Ma délégation a proposé la tenue dès que possible d'une session extraordinaire de l'Assemblée de l'Union africaine", a déclaré à Addis Abeba le ministre des Affaires étrangères libyen, Abdelati Obeidi.

Ce sommet devra permettre "à notre continent de mobiliser ses capacités pour faire face aux forces extérieures qui nous agressent", a affirmé M. Obeidi, dont une copie de son discours a été transmise.

Le ministre s'exprimait au siège de l'UA, devant le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'organisation continentale, dans le cadre des discussions en cours depuis le 25 avril pour tenter de trouver une solution négociée au conflit en Libye.

Une délégation des opposants du Conseil national de la transition (CNT) a pour la première fois fait le déplacement dans la capitale éthiopienne.

Lundi, les dirigeants de l'UA s'étaient entretenu séparément avec les membres des deux délégations, y voyant un "début encourageant" vers une solution négociée.

Les opposants du CNT continuent cependant d'exiger en préalable à toute solution négociée le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de ses fils.

Le gouvernement libyen a de son côté accepté depuis fin mars une "feuille de route" de l'UA qui prévoit un cessez-le-feu immédiat, un acheminement de l'aide humanitaire et le lancement d'un dialogue en vue d'une transition.

Le gouvernement refuse néanmoins le départ du colonel Kadhafi, confronté depuis mi-février à une rébellion qui tient une partie du territoire libyen.

Les opposants ont accueilli avec méfiance la médiation de l'UA, initiée début mars, en soulignant les liens étroits et anciens qui unissent cette organisation au colonel Kadhafi, dont il est également l'un des principaux bailleurs de fonds. "Notre espoir repose toujours dans le Comité des chefs d'États de l'UA pour poursuivre ses efforts en faveur d'une solution négociée", a poursuivi M. Obeidi, dénonçant la volonté des puissances occidentales de "recoloniser" l'Afrique. Il a appelé l'UA à "condamner vigoureusement" les frappes de drones américains, ainsi que le déploiement de conseillers militaires occidentaux sur le territoire libyen, qui constituent selon lui une "violation des résolutions de l'ONU" et une "claire préparation de la future agression" contre la Libye. Le 26 avril, après une nouvelle journée de réunions consacrées en grande partie à la Libye, l'UA devait de nouveau entendre les représentants des deux camps belligérants, toujours séparément.

Dans la matinée, le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, a estimé que "l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne et les bombardements aériens de la coalition, aujourd'hui de l'OTAN, n'ont pas apporté de solution à la crise". "En fait, la situation militaire sur le terrain semble même glisser vers l'impasse", a jugé M. Lamamra, qui a déploré "les tentatives pour marginaliser une solution africaine à la crise" et le fait que des "acteurs non-africains" soient selon lui motivés par "des motifs autres" que la résolution pacifique du conflit.

AFP/VNA/CVN

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