Stanley Fischer : du FMI à la Fed, en passant par la banque d'Israël

Stanley Fischer, confirmé mardi 29 avril par une commission du Sénat américain à la vice-présidence de la Réserve fédérale américaine (Fed), est un économiste renommé à la carrière atypique qui l'a mené du FMI à la banque centrale d'Israël.

Au poste de numéro 2 de la banque centrale des États-Unis, il secondera la présidente Janet Yellen qui a pris ses fonctions en février. Interrogé par le Congrès, il a défendu la politique monétaire ultra-accommodante menée depuis cinq ans.

Stanley Fischer prête serment devant la commission bancaire, lors de l'examen de sa candidature à la vice-présidence du conseil des gouverneurs du système de la Réserve fédérale américaine le 13 mars à Capitol Hill, à Washington DC.


Né dans l'ex-Rhodésie du Nord (aujourd'hui Zambie), diplômé de la London School of Economics et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Stanley Fischer, 70 ans, a effectué une grande partie de sa carrière dans les institutions internationales avant de diriger la banque d'Israël. Il a la double nationalité américaine et israélienne.
Eternel sourire énigmatique aux lèvres, cet homme réservé, père de trois fils, a été professeur au prestigieux MIT.
Il y a conseillé les travaux de thèse de plusieurs futurs dirigeants économiques, de l'ancien président de la Fed Ben Bernanke à l'actuel président de la BCE Mario Draghi. Il a aussi été le professeur de Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor, et il est l'auteur de plusieurs livres de macro-économie.
Stature mondiale
Premier économiste de la Banque mondiale à Washington de 1988 à 1990, il devient numéro deux du Fonds monétaire International (FMI) en 1994. À ce poste jusqu'en 2001, il est la cheville ouvrière de l'institution sous Michel Camdessus.
Il y défend avec fermeté mais diplomatie les programmes d'ajustements structurels des pays émergents, alors que l'économie mondiale traverse les premières crises de la globalisation avec celle du Mexique et de l'Asie.
Plusieurs fois au cours de sa carrière il sera candidat sans succès à la direction du FMI, où on lui opposera soit sa nationalité américaine --la présidence du FMI étant traditionnellement accordée de préférence à un non-Américain à l'inverse de la Banque mondiale-- soit son âge.

Le logo du Fonds monétaire international (FMI), le 16 mai 2011 au siège social de l'institution à Washington.


Entre 2002 et 2005, il passe dans le secteur privé, en tant que vice-président de la banque américaine Citigroup, qui devra être renflouée quelques années plus tard pour éviter d'être emportée par la crise des crédits immobiliers à risque ("subprime").
Alors que des sénateurs s'étonnaient que plusieurs hauts fonctionnaires des administrations démocrates aient ainsi atterri dans cette banque entre deux postes, il a affirmé y avoir développé ses compétences dans le champ de la régulation financière, un domaine qui lui tient à coeur pour éviter une nouvelle crise financière.
Appelé à diriger la banque centrale israélienne en 2005, il prend à cette occasion la nationalité de l'Etat hébreu. En tant que gouverneur de la banque d'Israël, on le loue pour avoir aider le pays à traverser mieux que les autres la crise financière internationale.
Il démissionne de façon inattendue en juin dernier au milieu de son second mandat. À l'été son nom est cité à Washington parmi les candidats à la succession de Ben Bernanke à la tête de la Fed mais la vice-présidente en place, Janet Yellen, sera finalement choisie, après l'abandon du candidat favori de la Maison Blanche, Larry Summers.
Moins "colombe" que Yellen
Son statut d'ex-banquier central d'un autre pays n'a pas soulevé de questions lors de sa confirmation devant le Sénat américain.
"Il est vu comme un Américain et sa stature, son expérience et son jugement feront merveille à la Fed", commente Stephen Oliner, chercheur à l'institut d'études American Enterprise Institute.
Considéré comme étant plus sceptique que Janet Yellen sur les bienfaits des mesures non-conventionnelles de politique monétaire de la Fed, il n'est toutefois pas perçu comme un "faucon", ce qui dans le langage financier caractérise ceux qui privilégient la lutte contre l'inflation au détriment des "colombes" qui s'inquiètent davantage du chômage.
La Commission bancaire du Sénat a également confirmé mardi 29 avril une nouvelle venue parmi les gouverneurs du directoire de la Fed, en la personne de Lael Brainard, 52 ans, ancienne sous-secrétaire au Trésor en charge des questions internationales.
Par ailleurs un gouverneur déjà en place, Jérôme Powell, a été renouvelé. Les gouverneurs sont nommés pour un mandat de 14 ans.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top