Alstom : Siemens propose de racheter l'énergie mais de lui céder ses trains

Le groupe industriel allemand Siemens a proposé au français Alstom ce week-end de reprendre son activité énergie convoitée par l'américain General Electric contre une somme en numéraire, à laquelle s'ajouterait une partie de son activité transports et une garantie pour les emplois en France, selon un courrier qu'a pu consulter dimanche 27 avril.

"Nous sommes convaincus que cette proposition est une opportunité unique de créer deux forts champions européens visant un leadership mondial dans les domaines de l'énergie et des transports", écrit le patron de Siemens, Joe Kaeser, à celui d'Alstom, dans un courrier daté de samedi 26 avril, faisant suite à une rencontre entre les deux hommes en février.

Un train allemand à grande vitesse ICE construit par Siemens, le 2 avril à Berlin

Dans le détail, Siemens propose de racheter contre du cash les activités énergie thermique d'Alstom, énergies renouvelables, et solutions de transmission d'électricité ("grid"), un ensemble évalué à "environ 10 à 11 milliards d'euros".

En outre, l'industriel allemand se dit "préparé" à céder à Alstom une partie de son activité transports, à savoir la construction des trains à grande vitesse ICE et celle de locomotives. Les métros n'en font donc pas partie.

Le courrier de Joe Kaeser, déjà évoqué par plusieurs titres de presse dimanche 27 avril, dont le Figaro et le Handelsblatt, n'évoque pas une offre formelle mais une "proposition autour d'une transaction potentielle".

Un porte-parole de Siemens n'a pas voulu commenter ou confirmer les informations de la lettre. Il a renvoyé au communiqué du groupe, dans lequel il a dimanche 27 avril, annoncé avoir fait part à Alstom "de sa disposition à échanger sur les questions stratégiques soulevées par une coopération future", se refusant à divulguer davantage de détails.

Prenant en compte les préoccupations exprimées par le gouvernement français à l'annonce d'un éventuel rachat par l'américain General Electric de l'activité énergie d'Alstom, le patron de Siemens affirme que la transaction, pour laquelle il affirme avoir les moyens financiers, "pourrait avoir lieu sans conséquence sociale pour les deux groupes".

"Nous nous engageons à ne procéder à aucun licenciement en France pour une période d'au moins trois ans et prévoyons plutôt d'étendre l'activité", écrit Joe Kaeser dans la lettre.

Concernant également l'activité nucléaire d'Alstom, sensible pour la France, Siemens se dit prêt à "discuter avec le groupe et ses actionnaires de solutions appropriées pour ses actifs nucléaires, qui pourraient passer par une cotation distincte ("carve-out")".

En matière de localisation des sièges, Siemens propose que soient basées en France les directions des activités nucléaires et vapeur, et de transférer, d'Allemagne en France, "des parts importantes du siège de l'activité de transmission" d'électricité.

AFP/VNA/CVN

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