Une échelle en bambou est en équilibre précaire au beau milieu de la rue Hàng Bac, à Hanoi. Six ouvriers se sont lancés dans une activité périlleuse : remettre en ordre un dysfonctionnement électrique. Ils enchaînent quelques acrobaties en marchant sur les câbles noirs, tels de véritables funambules.
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| Les ouvriers réparent un câble électrique rue Hàng Bac, à Hanoi. |
Hô Chi Minh-Ville a prévu d’enterrer progressivement ses câbles électriques et ses lignes de télécommunications dans plusieurs arrondissements d’ici 2015. Théoriquement, l’enfouissement du réseau aérien devrait être achevé en 2020 sur l’ensemble de la ville. «À Hanoi, c’est différent. Les rues du centre-ville sont beaucoup trop étroites pour que l’on puisse tout enterrer pour l’instant. Il y a déjà beaucoup trop de choses sous terre. Mais la plupart des câbles sont enterrés lorsque l’on s’éloigne un peu de la ville», explique une vendeuse sortie de sa boutique pour admirer la scène.
Une prestation qui surprend les touristes
Grimper en haut de l’échelle instable n’est pas chose facile ; mais alors que dire lorsqu’il s’agit d’identifier le câble à remplacer... Un vrai jeu à démêler des spaghettis ! De gros fils noirs s’empilent les uns sur les autres le long des rues et sur les façades des bâtiments. «Internet, électricité, télévision... Tout est mélangé. Mais, eux, ils savent exactement à quoi correspond tel ou tel fil. Et ça fonctionne !», assure la vendeuse.
Les hommes aux casques jaunes et aux tenues de travail orange délavé détachent un long câble qu’ils laissent traîner sur le sol, aux côtés des passants et des scooters. Plus loin, d’autres ouvriers se consacrent à leur travail, juste au-dessus des tables où quelques jeunes boivent leur café. «Ce n’est pas dangereux parce qu’ils coupent l’électricité avant», rassure la vendeuse. Elle ajoute : «C’est vrai que c’est toujours impressionnant à regarder. D’ailleurs, beaucoup de touristes s’arrêtent pour prendre des photos». Au coin de la rue, trois étrangers ont effectivement sorti leurs appareils photo pour immortaliser la scène. Le spectacle durera une après-midi entière.
Texte et Photo : Jessica Raclot/CVN