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Des membres de la Mission de paix conjointe de l'ONU et de l'Union africaine encadrent une manifestation contre la fin de leur opération dans le pays, dans un camp de déplacés au Darfour-Sud, le 31 décembre 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les violences sont les plus meurtrières depuis la fin le 31 décembre de la mission de paix conjointe de l'ONU (Minuad) et de l'Union africaine (UA) au Darfour présente dans cette vaste région depuis 13 ans.
"Le nombre de morts des événements sanglants qui se sont déroulés à El-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, a augmenté depuis samedi matin (...) s'élevant à 83 morts et 160 blessés dont des membres des forces armées", a indiqué dimanche 17 janvier sur Twitter le Comité central des médecins soudanais, proche du mouvement de contestation qui a conduit l'an dernier à la chute du président Omar el-Béchir.
L'agence officielle soudanaise Suna, citant la branche locale du syndicat des médecins, avait rapporté plus tôt un bilan de 48 morts et 97 blessés, et précisé que les affrontements se poursuivaient.
Les heurts ont éclaté entre la tribu Al-Massalit et des nomades arabes après une dispute entre deux individus. Des milices armées de la région favorables aux nomades arabes ont ensuite attaqué El-Geneina et plusieurs maisons ont été incendiées, selon des témoins.
Khartoum a imposé depuis samedi 16 janvier un couvre-feu au Darfour-Ouest et le Premier ministre Abdallah Hamdok y a envoyé une délégation de "haut rang" pour tenter de rétablir l'ordre.
Un convoi des forces de sécurité soudanaises déployé à al-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, le 2 avril 2016. |
Pour sa part, l'ONU a exprimé sa "profonde préoccupation" quant à ces développements violents.
"Le secrétaire général (de l'ONU, Antonio Guterres) demande aux autorités soudanaises de déployer tous les efforts pour parvenir à une désescalade de la situation, mettre un terme aux combats, restaurer l'ordre et la loi et assurer la protection des civils", a indiqué dans un communiqué son porte-parole, Stephane Dujarric.
La branche locale du syndicat des médecins a appelé les autorités à "sécuriser les établissements sanitaires", avertissant que le bilan des blessés risquait vraisemblablement de s'alourdir, selon Suna.
Dimanche 17 janvier, Abdel Fattah al-Burhane, président du Conseil souverain en charge de piloter la transition politique au Soudan, a réuni en urgence les services de sécurité sur la question.
De son côté, l'Association des professionnels soudanais, l'un des fers de lance du mouvement de contestation, a indiqué que les violences s'étaient étendues aux camps de déplacés internes.
"Une partie du camp de Kerindig a été incendié, et d'importants dégâts (...) ont contraint les gens à partir", a-t-elle déclaré dans un communiqué. "Ces événements ont montré que la propagation des armes (...) est l'une des causes principales de la dégradation de la situation".
Le Darfour connaît une recrudescence d'affrontements tribaux, qui ont fait 15 morts et des dizaines de blessés fin décembre, soit quelques jours avant la fin de la mission de paix conjointe de l'ONU et de l'UA.
Le retrait progressif des troupes de cette mission, censé commencer en janvier 2021, sera étalé sur six mois. Le gouvernement soudanais prend ainsi la responsabilité de la protection des populations de la région.
AFP/VNA/CVN