Le chef de la diplomatie norvégienne, Boerge Brende (gauche), et son homologue sud-soudanais Barnaba Marial Benjamin, |
"Ce chiffre représente quasiment un doublement des fonds disponibles pour la crise humanitaire au Soudan du Sud", a déclaré le chef de la diplomatie norvégienne, Boerge Brende, à l'issue d'une conférence des donateurs. "C'est significatif et ça sauvera des vies".
Avant cette réunion présentée comme celle de la "dernière chance" par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), seuls 536 millions de dollars avaient été réunis sur un besoin humanitaire estimé à 1,8 milliard de dollars pour l'année en cours et le début 2015.
Quelque 660 millions de dollars manquent donc encore à l'appel.
"Le résultat a dépassé nos attentes", a affirmé la chef de l'OCHA, Valerie Amos, soulignant qu'il n'avait jamais été question que l'intégralité des fonds requis soit trouvée à Oslo.
"Je pense qu'il sera difficile de lever les ressources nécessaires supplémentaires", a-t-elle cependant regretté, faisant valoir que les donateurs étaient aussi sollicités par d'autres crises humanitaires majeures en Syrie et en Centrafrique.
Quatre millions de personnes menacées par la faim
Selon l'ONU, 4 millions de personnes, soit un tiers de la population, sont menacées par la faim dans le jeune État africain, riche en pétrole mais où se déroulent des combats entre gouvernement et rebelles depuis le 15 décembre.
Mardi 20 mai, les États-Unis ont promis 291 millions de dollars, la Grande-Bretagne 100 millions et l'Union européenne 55 millions d'euros. La Norvège, pays-hôte, s'était aussi engagée à hauteur de 63 millions de dollars.
La situation est d'autant plus délicate que la saison des pluies rend impraticables les rares routes du pays, voire certaines pistes d'atterrissage, compliquant et renchérissant l'acheminement de l'aide dans de vastes régions.
"Il y a de nombreuses régions du Soudan du Sud qui sont inaccessibles par la route. C'est à cause du manque d'infrastructures, de la saison des pluies, mais aussi parce qu'il est parfois difficile de franchir les lignes de front", a déclaré la sous-directrice générale du Programme alimentaire mondial (PAM), Elisabeth Rasmusson.
"L'aide est extrêmement urgente parce que 3,7 millions de personnes font face à une crise alimentaire aujourd'hui (...) Il faut qu'on ait accès à ces populations, sinon des personnes vont mourir de faim", a-t-elle dit.
Le choléra a également fait son apparition ces dernières semaines. Déjà neuf personnes en sont mortes, sur 138 cas, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
AFP/VNA/CVN