Accident minier en Turquie : 274 morts, manifestations violentes

Le bilan de l'explosion dans une mine en Turquie s'est alourdi mercredi 14 mai à 274 morts alors que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a été vivement pris à partie par des manifestants qui lui reprochaient de négliger la sécurité dans le secteur minier.

Le ministre de l'Énergie, Taner Yildiz, a confirmé ce nouveau bilan précisant qu'un incendie sur le site entravait les secours. "Le temps ne joue pas en notre faveur", a-t-il prévenu.

Les secours transportent le corps d'une des victimes de l'explosion d'une mine de charbon à Soma, en Turquie, le 14 mai.

Les espoirs s'amenuisaient pour retrouver vivants une centaine de mineurs encore bloqués sous terre dans la mine de charbon située à Soma (province de Manisa), dans l'Ouest du pays.

Mercredi 14 mai à Istanbul, des milliers de manifestants se sont heurtés à la police anti-émeute turque après l'accident.

Les manifestants, pour la plupart membres de syndicats de gauche, ont scandé des slogans antigouvernementaux, la police répondant par des tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc.

Dans la soirée, la confédération des syndicats de la fonction publique (KESK) a annoncé sur son site qu'elle déclencherait un mouvement de "grève" dès jeudi 15 mai pour protester contre ce qu'elle a appelé le "massacre de Soma".

M. Erdogan, qui s'est rendu sur place à la mi-journée, a fait état d'une "enquête approfondie" sur les causes de l'accident, l'une des pires catastrophes industrielles qu'ait connue la Turquie.

Il a promis de faire toute la lumière sur cette tragédie en rejetant toute responsabilité de son gouvernement, accusé de négligence dans ce drame, affirmant "que les accidents au travail arrivent partout dans le monde".

Sur place les secouristes s'activaient désespérément à ressortir un mineur vivant du puits mais les brancards ne transportaient que des cadavres.

Des mineurs assistent aux opérations de secours après l’explosion d’une mine de charbon à Soma, en Turquie, le 14 mai.

Un mineur d'une autre entreprise, Mustafa Yildiz, venu aider ses collègues, n'a néanmoins pas perdu espoir.

"Là on va retourner au fond (...) pour essayer de sauver des gens, nos amis sont là, notre âme est avec eux, à l'intérieur, ce sont nos frères, ce sont nos pères, ce sont les nôtres (...), ce qui leur est arrivé aurait pu nous arriver à nous".

Le médecin responsable des secours pour l'association SAR (Search and Rescue), Erdem Bakin, a souligné les risques encourus par les sauveteurs.

"On ne va pas au-delà de 100 m au fond de la mine, personne ne peut aller jusqu'au bout, c'est impossible car il y a de très grands risques d'asphyxie à cause du gaz", dit le spécialiste, tout en voulant garder un peu d'espoir.

AFP/VNA/CVN

 

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