Sommet du G7 : consensus sur le terrorisme, statu quo sur le climat

Les dirigeants du G7, réunis vendredi 26 mai à Taormina, en Italie, ont facilement trouvé un terrain d'entente sur le terrorisme, après l'attentat meurtrier qui a frappé la Grande-Bretagne, mais n'ont pas avancé sur le climat ou le commerce international.

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Les dirigeants du G7 à Taormina, en Italie, le 26 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

À l'issue d'une première journée de rencontres plénières et de bilatérales, les membres du G7 (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Japon, Canada, Italie) ont adopté une déclaration contre le terrorisme, appelant notamment les acteurs de l'internet à se mobiliser davantage dans la lutte contre "les contenus terroristes".

Ils répondaient ainsi à une demande de la Première ministre britannique Theresa May, dont le pays a été touché lundi soir 22 mai par un attentat à la sortie d'une salle de concerts à Manchester, qui a fait 22 morts, dont de nombreux enfants, et a été revendiqué par le groupe jihadiste État islamique.

"C'est un pas en avant important. Il faut que les compagnies (de l'internet) reconnaissent leur responsabilité envers la société", a déclaré Mme May lors d'une conférence de presse.

Le G7 s'est également engagé à mettre en œuvre "une approche collective" pour lutter contre le danger posé par les combattants étrangers de retour des zones de guerre, notamment en terme de partage de renseignement.

Statu quo sur le climat

Photo de famille des participants au Sommet du G7, devant le théâtre grec, le 26 mai à Taormina, en Sicile.
Photo : AFP/VNA/CVN

En revanche, l'un des sujets les plus épineux à l'ordre du jour du G7, la lutte contre le réchauffement climatique, reste pour le moment dans l'impasse, a admis le président du Conseil italien Paolo Gentiloni.

"L'administration américaine a une réflexion interne sur la question, et les autres pays en ont pris acte. Nous avons pour notre part réaffirmé notre engagement total" pour l'accord de Paris sur le climat, a affirmé M. Gentiloni lors d'une courte déclaration devant la presse.

Les discussions sur la question devraient continuer samedi 27 mai, les Européens vont tenter de "convaincre" le président Donald Trump de l'importance de cet accord, a réitéré une source diplomatique française, en insistant notamment sur les opportunités économiques et les possibilités de création d'emploi.

La diplomatie virile de Donald Trump.
Photo : AFP/VNA/CVN

Et vendredi soir 26 mai, ces efforts semblaient commencer à porter leurs fruits. Le conseiller économique de Donald Trump, Gary Cohn, a ainsi fait savoir que "les vues (du président américain) évoluaient". "Il est venu ici pour apprendre", mais, a-t-il aussitôt averti, "sa décision finale (qui doit être prise après le G7, ndlr) sera fondée sur ce qu'il y a de mieux pour les États-Unis".

Sommet difficile

Le sommet sera "difficile", avait prévenu avant l'ouverture de la réunion M. Gentiloni, dont le pays préside actuellement le G7. Et derrière les sourires détendus affichés par les dirigeants de ce club des pays les plus riches de la planète lors de la traditionnelle photo de famille, dans le majestueux théâtre grec de Taormina, en Sicile, les divergences n'étaient pas loin.

Un sujet de controverse -des propos tonitruants qu'aurait tenus M. Donald Trump sur les "mauvais" Allemands - a été rapidement déminé, entre démentis ou explication sur une erreur de traduction.

La chancelière allemande Angela Merkel s'est gardé de tout commentaire sur ce point à son arrivée vendredi matin 26 mai à Taormina, qui vit littéralement en état de siège depuis plusieurs jours, avec quelque 7.000 membres des forces de sécurité.

Autre sujet de dissensions, le commerce international et le rôle d'arbitre de l'OMC, où les États-Unis veulent réviser leur position.

M. Cohn a dit s'attendre à une discussion "ferme" sur le sujet.

Les conseillers des délégations "vont travailler tard ce soir" pour tenter de parvenir à un consensus dans la déclaration finale, a indiqué Mme Merkel lors d'une conférence de presse en début de soirée, évoquant des "controverses" sur les sujets climat et commerce.

"Nous avons eu une discussion animée mais franche, sur certaines questions nous avons pu nous entendre, sur d'autres non", a-t-elle dit.

Attendue sur ses relations avec la Russie, la Maison Blanche a clarifié sa position sur les sanctions contre Moscou dans la crise ukrainienne, en excluant de les alléger.

Le président du Conseil européen Donald Tusk avait dans la matinée appelé "tous les membres" du G7 à réaffirmer la politique de sanctions contre Moscou tant que les accords de paix de Minsk ne seraient pas mis en œuvre pour mettre fin au conflit qui a fait 10.000 morts en trois ans.


AFP/VNA/CVN

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