Le réseau de l'attentat de Manchester quasi démantelé, 9 gardes à vue

La police britannique progressait rapidement dans son enquête sur l'attentat suicide de Manchester qui a fait 22 morts, avec le démantèlement d'une "bonne partie" du réseau jihadiste derrière l'attaque.

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Une foule vient déposer fleurs et messages après l'attentat de Manchester, le 26 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une nouvelle arrestation a eu lieu vendredi soir 26 mai, portant à neuf le nombre d'hommes en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'attentat suicide commis lundi soir 22 mai à la sortie d'un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande et revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI).

La police a fait des progrès "immenses" dans l'enquête et continue à explorer des pistes "importantes", avait précisé dans l'après-midi Mark Rowley, le responsable de l'anti-terrorisme britannique, tout en annonçant que d'autres arrestations étaient "probables".

C'est dans la région de Rusholme, au sud de Manchester, qu'un homme de 44 ans a été arrêté.

L'attaque perpétrée par un jeune Britannique d'origine libyenne, Salman Abedi, a fait 22 morts, dont des enfants, et 116 blessés dont 66 sont encore hospitalisés, parmi lesquels 23 dans un état critique, selon un nouveau bilan.

L'enquête a révélé qu'Abedi, 22 ans, né à Manchester de parents libyens ayant fui le régime de Mouammar Kadhafi, avait baigné dans un contexte familial jihadiste.

La bombe qu'il a utilisée était un engin artisanal puissant équipé d'un détonateur sophistiqué que le jeune kamikaze n'a très vraisemblablement pas conçue tout seul, selon des experts interrogés par l'AFP.

Reprise de la campagne électorale

En signe de solidarité, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a effectué une visite éclair à Londres. Il s'est dit confiant que "la relation spéciale" entre les deux pays "surmonterait" l'incident "particulièrement malheureux" des fuites dans l'enquête de police aux médias américains, dont il a pris "l'entière responsabilité", dans une déclaration à la presse.

Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson (gauche) et son homologue américain Rex Tillerson rédigent des messages de soutien aux victimes de l'attentat de Manchester, le 26 mai à Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

Theresa May a demandé à Donald Trump que les informations sur l'enquête en cours restent "confidentielles", jeudi 25 mai à Bruxelles au sommet de l'OTAN, et le président américain s'est engagé à poursuivre les responsables.

La cheffe du gouvernement se trouvait vendredi 26 mai pour une journée en Sicile au sommet du G7, l'occasion d'exhorter les géants d'internet à s'impliquer davantage pour éliminer les contenus extrémistes.

Suspendue après l'attentat d'un commun accord entre la Première ministre et le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn, la campagne électorale a repris dans un climat transformé par la mise du pays en état d'alerte terroriste maximal, avec l'armée déployée en renfort de la police.

Le gouvernement de Theresa May s'est retrouvé sous le feu des critiques de l'opposition pour avoir taillé dans les effectifs policiers.

Jeremy Corbyn a souligné le lien entre la politique étrangère du Royaume-Uni et les attentats, une référence aux engagements militaires en Irak et en Afghanistan, ainsi qu'aux frappes menées en Syrie, auxquels ce pacifiste s'est toujours opposé.

Une victoire du Parti travailliste aux législatives "changerait ce que nous faisons à l'étranger" a-t-il expliqué, en insistant sur le fait que "la guerre contre le terrorisme ne fonctionne tout simplement pas".

Jeudi 25 mai, la vice-présidente du parti europhobe Ukip, Suzanne Evans, avait reproché à Mme May d'être "en partie responsable" de l'attaque en raison des coupes dans le budget de la police quand elle était ministre de l'Intérieur (2010-2016).

"Manchester est unique"

Selon un sondage de l'institut YouGov publié dans le Times, la marge séparant les conservateurs des travaillistes dans les intentions de vote n'est plus que de cinq points, alors qu'elle s'élevait à 24 points en avril.

Une fresque murale à Manchester, le 25 mai, représentant des abeilles, symbole de la résilience de cette ville industrielle après l'attentat du 22 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Bravant la tension et la peur du terrorisme, Manchester reprenait, elle, une vie normale.

Des centaines de Mancuniens se pressaient ainsi dans les salons de tatouage pour faire graver sur leur peau une petite abeille, symbole de résilience dans cette ville endeuillée.

"Manchester est une ville unique. L'abeille signifie qu'ici on travaille dur, qu'on est debout et solidaires", a expliqué Naomi Johnson, robe d'été, lèvres rose bonbon et lunettes de soleil relevées sur le front, dans un salon de la ville.

En fin de journée ont eu lieu les GreatCityGames : plusieurs médaillés olympiques ont participé à cette compétition d'athlétisme sur Deansgate, à quelques centaines de mètres de l'Arena, où a eu lieu l'attentat.

Les principaux évènements sportifs du week-end, allongé par un lundi férié, ont été maintenus dans tout le pays mais se dérouleront avec des mesures de sécurité renforcées.

Seul le club de football de Chelsea a annulé sa parade célébrant son titre de champion d'Angleterre, prévu dimanche dans les rues de Londres. Une initiative suivie par Arsenal, son adversaire en finale de la coupe samedi 27 mai, en cas de victoire.

Ariana Grande, qui a suspendu sa tournée après l'attentat, a annoncé vendredi 26 mai qu'elle comptait donner un concert de charité à Manchester, sans toutefois donner de date.

Même geste, autre artiste : le Mancunien Liam Gallagher, ancien chanteur du groupe Oasis, se produira mardi 30 mai dans sa ville pour un concert dont les profits seront reversés aux familles des victimes.

AFP/VNA/CVN

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