Sommet des Amériques : la déclaration adoptée sans approbation unanime

En dépit du résultat positif global du cinquième sommet des Amériques, les dirigeants participant à la réunion n'ont pas tous signé le 19 avril la déclaration finale en raison de réserves sur quelques éléments du document.

«La déclaration n'a pas obtenu l'approbation des 34 pays. Certains d'entre eux ont des réserves sur quelques points, et cela est compréhensible", a déclaré le Premier ministre trinitéen Patrick Manning. "Par conséquent, ce que nous avons convenu de faire aujourd'hui est d'adopter le document, et en l'adoptant, nous avons reconnu qu'il n'y a pas d'unanimité, bien qu'il y ait un profond consensus".

L'objection de la Bolivie à une clause de la déclaration encourageant l'utilisation de biocarburants a été incorporée dans le document final.

Dans une note de bas de page, la Bolivie a déclaré que l'expansion du développement des biocarburants pourrait "nuire et affecter la disponibilité en aliments et faire augmenter les prix des denrées alimentaires, accroître la déforestation et déplacer les populations pour réquisitionner leurs terres".

Lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de la cérémonie de clôture du sommet le 19 avril, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé que d'autres pays ont des réserves sur le fait que Cuba n'ait pas été mentionné dans le document.

Avant l'ouverture du sommet de 3 jours, qui a commencé vendredi dernier, les pays membres de l'Alternative bolivienne pour les Amériques (ALBA) -le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua, Saint-Domingue, le Honduras et Cuba- ont exprimé leur objection au projet de document car ce texte n'a pas porté sur la crise financière mondiale ni sur l'exclusion de Cuba des organisations multilatérales de l'hémisphère occidental.

M. Manning a attribué l'absence de clauses spécifiques ayant trait à la crise économique au fait que le texte a été négocié pour la plupart des parties avant l'aggravation de la crise.

La déclaration met l'accent sur la promotion de la prospérité humanitaire, la sécurité énergétique, la durabilité de l'environnement, la sécurité publique et la gouvernance démocratique.

Le président vénézuélien Hugo Chavez et le président brésilien Lula ont minimisé le manque d'unanimité sur le document final. "Le sommet, bien qu'il ne soit pas parfait, est proche de la perfection", a noté M. Chavez. "La cordialité a prévalu, et le sommet a réussi à installer à une nouvelle atmosphère". M. Lula s'est dit "extrêmement surpris" des résultats du sommet. "Je quitte cet endroit avec un sentiment d'accomplissement".

États-Unis : des signes positifs avec Cuba et le Venezuela

Obama affirme voir "des signes positifs" dans les relations avec Cuba et le Venezuela. Le président américain Barack Obama a indiqué le 19 avril avoir vu de "potentiels signes positifs" dans les relations américaines avec Cuba et le Venezuela ces derniers jours.

Il a fait cette déclaration au cours d'une conférence de presse après la clôture du sommet des Amériques, tenu dans l'archipel caribéen de Trinité et Tobago. "Je crois vraiment que les signaux envoyés jusqu'ici offrent au moins une opportunité pour un dialogue sincère sur un éventail de questions, les questions importantes de démocratie et des droits de l'homme à travers l'hémisphère", a indiqué le président.

Il a affirmé .ne pas être préoccupé par les politiques de poignées de mains avec le Vénézuélien Hugo Chavez et être plus intéressé d'étendre une politique qu'il a décrite pendant sa campagne présidentielle consistant à tendre la main aux nations hostiles aux États-Unis.

Obama a reçu un livre de la part du président vénézuélien samedi après l'avoir salué vendredi soir pendant le sommet. "C'était un geste sympa de me donner un livre. Je suis un lecteur", a déclaré Obama. Le livre Open Veins of Latin America : Five Centuries of the Pillage of a Continent, du journaliste uruguayen Eduardo Galeano, accuse les intérêts étrangers, notamment les États-Unis, d'exploiter l'Amérique latine depuis des siècles.

Sur Cuba, Obama a indiqué que la politique des États-Unis à l'égard de ce pays ne va pas "changer du jour au lendemain", et "la liberté dans l'île" reste le dernier objectif américain.

XINHUA/VNA/CVN

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