Le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong (droite) et son homologue malaisien Najib Razak dans une rencontre le 19 janvier à Singapour. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Il s'agit d'un développement qui va grandement améliorer les liens entre la Malaisie et Singapour. Il va inaugurer une nouvelle ère de croissance forte, de prospérité et de possibilités pour les deux pays", ont estimé les Premiers ministres singapourien Lee Hsien Loong et malaisien Najib Razak dans un communiqué conjoint publié après une rencontre à Singapour.
Une commission ministérielle conjointe va être mise en place afin de mettre au point les détails et la mise en œuvre du projet, précise le texte. Le train express, dont il n'a pas été précisé s'il s'agirait d'un TGV ou d'une liaison plus lente, réduirait à une heure et demie le temps de trajet entre la capitale malaisienne et Singapour. L'actuelle liaison, qui date de la colonisation britannique, prend entre six et huit heures, effectuant de nombreux arrêts.
Il faut compter environ une heure pour relier les deux villes par avion, quatre heures approximativement en voiture et cinq en car. Les dirigeants n'ont pas voulu donner d'estimations chiffrées du coût du projet. La presse malaisienne avait en 2009 estimé les besoins de financement entre deux et deux milliards et demi d'euros, ce qui avait jusqu'alors empêché que le projet sorte des cartons.
L'idée d'un lien transfrontalier ferroviaire entre les deux anciennes colonies britanniques, qui ont un temps formé un seul et même pays, était apparue dans les années 1990. L'actuel Premier ministre malaisien l'avait ressuscitée dans le cadre de son vaste programme de transformation économique du pays. "Il s'agit d'un projet stratégique pour nos deux pays. Il changera la manière dont nous nous percevons", a estimé M. Lee, comparant l'impact de la future liaison à la révolution qu'avait provoquée la mise en place du lien transManche entre la France et le Royaume-Uni.
Singapour et la Malaisie font partie des dix pays membres de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) qui caresse le projet d'unifier la région par un maillage ferroviaire qui pourrait s'étendre jusqu'en Chine. L'ASEAN ambitionne en particulier de relier par train Singapour à Kunming, dans le Sud-Ouest de la Chine. L'ASEAN évalue à plus de 4.000 km les liaisons ferroviaires qui devraient être construites ou rénovées dans la région.
AFP/VNA/CVN