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Des sauveteurs recherchent des survivants dans les décombres des immeubles, après un séisme à Mexico, le 22 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Équipés de matériel de pointe, les sauveteurs concentraient leurs efforts sur cinq sites où des signes de vie étaient encore détectés parmi les amas de béton et de ferraille, selon la Protection civile fédérale.
"Beaucoup de temps a passé, mais nous n'abandonnerons pas", a déclaré le directeur de la Protection civile, Luis Felipe Puente, à la chaîne Televisa.
Il a démenti des rumeurs, apparues sur les réseaux sociaux, selon lesquelles les autorités avaient décidé de faire intervenir des engins lourds pour déblayer les ruines.
"Des familles nous signalent que les leurs sont là, nous faisons tous les efforts possibles (...) On ne peut pas faire intervenir des engins là où il peut y avoir des gens, vivants ou morts", a-t-il affirmé.
Selon le maire de Mexico Miguel Angel Mancera, une vingtaine de personnes sont encore portées disparues.
Trois jours après un séisme, les recherches cessent généralement et les bulldozers commencent à dégager les gravats, les experts estimant qu'il y a alors peu de chances de retrouver des survivants.
Mais les proches des disparus, qui se comptent par dizaines dans cette mégalopole de 20 millions d'habitants, se souviennent des sauvetages "miracles" accomplis après le grand séisme de 1985.
Au coeur de la ville, sur les ruines d'une usine textile, l'un des 39 bâtiments qui sont effondrés à Mexico, les sauveteurs étaient confrontés au dilemme: continuer ou arrêter ?
"Ils n'ont pas d'indices sur la présence d'une personne à l'intérieur, mais ils ne sont pas sûrs au point d'affirmer qu'il n'y a personne. La caméra utilisée ne permet pas de voir tout", explique Daniel Quiroz, un bénévole de 22 ans.
Tensions
Des experts japonais et israéliens à la recherche de survivants après le séisme, le 22 septembre 2017 à Mexico. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Hector Anguiano, un homme de 18 ans équipé d'une masse, explique que l'intervention des bulldozers est catégoriquement rejetée par les habitants du quartier et les passants. Jets de pierre, cris: la tension contre la police a grimpé et des policiers anti-émeute ont été déployés.
Des experts américains et israéliens, notamment, participent aux recherches.
À l'école Enrique Rebsamen, où 19 élèves âgés de sept à 13 ans ainsi qu'une demi-douzaine d'adultes sont morts, des proches et des voisins ont déposé des gerbes de fleurs blanches. D'autres se serraient dans les bras, en larmes.
"C'est triste, ça fait mal, là, maintenant. Je ne trouve pas les mots pour exprimer ce que l'on ressent quand on a perdu un être cher", a témoigné Miguel Angel Ortiz, l'oncle de l'une des victimes.
Le dernier bilan de la Protection civile fait état de 298 morts, dont 160 à Mexico, 73 dans l'Etat de Morelos et 45 à Puebla. Quatre Taïwanais, un Sud-Coréen, une Panaméenne, un Argentin et un Espagnol font partie de ces victimes.
Jusqu'à jeudi 21 septembre, 115 personnes avaient été extraites vivantes des décombres et 88 retrouvées mortes.
Couple enlacé
Les funérailles s'organisent depuis jeudi, telles celles de ces époux retrouvés enlacés sous les décombres à Mexico.
"Je me souviens d'un couple uni, amoureux", confie Juan Carlos Williams, neveu de Gabriel Morales, découvert avec son épouse Agueda Mendoza, et leur chien Quino qui ne les quittait jamais depuis 16 ans.
Quelque 100.000 enfants ont été touchés par le séisme dans la capitale, selon l'ONG Save the children, des centaines dormant dans les rues et les parcs malgré l'ouverture d'une cinquantaine de refuges.
Après une partie de la nuit dans un local de distributeurs automatiques, Erika Abarran et son mari ont gagné l'une de ces structures improvisées. "Je n'ai même pas pris de couches, de lait, mais ils nous ont tout donné", dit cette femme de 33 ans qui nourrissait son bébé au moment du séisme.
Le tremblement de terre de mardi est survenu 32 ans jour pour jour après celui de 1985, qui avait dévasté Mexico en faisant plus de 10.000 morts - jusqu'à 30.000 selon certaines estimations -, et qui reste un traumatisme national.
"La ville n'est pas préparée pour un désastre comme celui-là, mais les habitants sont prêts à réagir, ils gardent le souvenir de 1985 et nous avons clairement réagi à temps", confie l'acteur mexicain Diego Luna, qui se trouvait aussi mardi 19 septembre dans la capitale. Il a lancé avec son confrère Gael Garcia Bernal une collecte de fonds.
Situé à la jonction de cinq plaques tectoniques, le Mexique est l'un des pays du monde où l'activité sismique est la plus forte.