>>Tokyo Game Show : reconnaissance de mouvements et 3D
Dans les allées du Tokyo Game Show, le 21 septembre à Chiba, près de la capitale japonaise. |
Quelque 250.000 visiteurs sont attendus au TGS, un salon annuel, le plus grand pour le jeu vidéo en Asie, qui se tiendra jusqu'à dimanche 24 septembre dans la banlieue de la capitale nippone.
Avec une scène de combats et tournois dressée pour la première fois au milieu de l'immense et bruyant centre d'exposition de Makuhari (à Chiba), l'eSport a d'abord attiré au TGS 2017 les journalistes et professionnels, avant le grand public samedi et dimanche, afin de voir s'affronter les meilleurs aux arts martiaux de Street Fighter V ou à des matchs numériques de football.
Le chiffre d'affaires mondial de l'eSport devrait s'élever à un milliard de dollars en 2018. Les vedettes de ces "sports" virtuels participent à des compétitions de haute volée à travers le monde, dans des stades qui accueillent des dizaines de milliers de spectateurs.
L'eSport sera une discipline à part entière aux Jeux asiatiques de 2022 en Chine et il frappe aussi aux portes des jeux Olympiques. Tony Estanguet, président du comité des JO-2024, a jugé quelques semaines avant la désignation de Paris comme ville d'accueil qu'on devait "se pencher dessus parce qu'on ne peut pas ignorer et dire +ce n'est pas nous, ce n'est pas compatible avec les jeux Olympiques+".
Le président de la Fédération asiatique d'eSports (Asef) nouvellement élu pousse en ce sens.
Un visiteur du Tokyo Game Show, le 21 septembre à Chiba, près de la capitale japonaise. |
"Notre vision est de mettre l'eSport sur l'agenda olympique, mais beaucoup de sports sont en compétition pour le même siège dans l'arène", a déclaré Kenneth Fok lors de sa première interview depuis qu'il a été élu chef de l'Asef cette semaine.
eSport pour tous
Malgré sa popularité en Amérique du nord, en Europe et dans certaines parties de l'Asie, l'eSport commence seulement à décoller au Japon, pays pourtant pionnier des jeux vidéo et qui domine encore le marché des consoles avec ses géants Sony et Nintendo.
Les restrictions d'exploitation des contenus numériques en public et les règles encadrant les jeux d'argent ont freiné l'arrivée de l'eSport dans l'archipel, mais les perspectives s'ouvrent néanmoins.
"J'espère que les Japonais vont se rendre compte que gagner de l'argent et gagner sa vie en tant que professionnel du jeu vidéo est tout aussi génial que d'être joueur de tennis comme (Kei) Nishikori ou d'autres", a confié Taichi Shibuki, président de la société de jeux JPPVR .
Selon lui, "beaucoup de gens ici ne connaissent même pas le mot eSport. Mais ce (spectacle au Tokyo Game Show) pourrait changer radicalement les choses".
Contrairement aux séparations traditionnelles de genre (les tournois de filles d'un côté, ceux de garçons de l'autre) et d'aptitudes physiques, les eSports peuvent être pratiqués dans des "conditions égales" par tous, insiste M. Shibuki. "Peu importe que vous soyez un homme, une femme, jeune ou vieux ou physiquement handicapé. C'est une discipline où chacun peut rivaliser".
Le Tokyo Game Show accueille cette année plus de 600 exposants qui présentent une très large palette de divertissements numériques, dont les grandes sagas à la notoriété planétaire et, à l'autre bout du spectre, de très spécifiques et confidentiels jeux pour une niche de public japonais.
Comme d'habitude, Nintendo ne participe pas à ce salon, où sont néanmoins représentées des sociétés de développement de jeux pour sa console Switch, ainsi bien sûr que pour la PlayStation 4 de Sony, l'habituelle marque vedette locale du TGS.