Sciences : pour le développement des laboratoires de pointe

La création d'un réseau de laboratoires de pointe est un des grands objectifs nationaux dans l'espoir que celui-ci participe directement à un développement notable du secteur des sciences et des technologies, et plus généralement au développement socioéconomique national.

À cette fin, le ministère des Sciences et des Technologies coopèrera avec les autres ministères et services pour définir des politiques et instituer des mécanismes pour ces laboratoires. Nguyên Quân, vice-ministre des Sciences et des Technologies, a accordé une interview à l'Agence Vietnamienne d'Information sur ce point.

* Que représentent les laboratoires de pointe dans les progrès des sciences et technologies au Vietnam ?

Ces dix dernières années, les laboratoires de pointe sont à l'origine de grands résultats notamment dans les biotechnologies, les nouveaux matériaux, les technologies de soudage et de traitement de surface, ou encore dans la pétrochimie, notamment le raffinage. Leurs contributions aux sciences et technologies au Vietnam sont d'ores et déjà significatives. Plusieurs de leurs créations sont déjà utilisées dans la production comme dans la vie quotidienne. Ainsi, les produits du laboratoire de science des matériaux ont été utilisés pour la ligne de transport électrique Nord-Sud de 500kV, ou encore, les techniques de décodage du génome humain mises au point par le laboratoire des biotechnologies sont employées pour l'identification des restes des héros morts pour la Patrie... Et encore ne s'agit-il là que du travail de 15 des 17 laboratoires de pointe financés par l'État suivant la décision en la matière du Premier ministre Nguyên Tân Dung.

* Quel est le coût de création d'un tel laboratoire ?

Un tel laboratoire représente un investissement assez important. Depuis l'an 2000, c'est en général de l'ordre de trois à cinq millions de dollars, et même de huit millions de dollars pour l'un d'entre eux, un cas particulier. Pour un pays de revenu moyen comme le Vietnam, de tels investissements sont lourds mais nécessaires compte tenu de l'attention que le Parti et l'État accordent à la recherche scientifique. Il faut comprendre aussi que l'investissement n'est pas seulement unique mais au contraire constant, car l'évolution des sciences dans le monde fait que leurs équipements sont rapidement démodés. Sur ce point, le ministère des Sciences et des Technologies soumettra prochainement au Premier ministre une requête d'investissement supplémentaire pour ces laboratoires.

* L'activité de ces laboratoires de pointe demeure modeste pour certains. Qu'en pensez-vous ?

C'est assez vrai et pour deux raisons principales touchant à leur création et leur fonctionnement. Sur le premier point, si le ministère est chargé d'approuver les laboratoires de pointe pour soumission au Premier ministre, il ne participe pas directement à toutes les étapes de l'investissement. Le projet de création est élaboré et mis en oeuvre par d'autres services qui sont tenus de respecter la qualité des infrastructures et de l'équipement comme de la qualification des ressources humaines, mais le projet approuvé et réalisé, le ministère constate une réalité différente.

S'agissant du deuxième point, les modalités actuelles de budget de fonctionnement des laboratoires de pointe ont démontré leurs limites. Le principe en la matière est l'autonomie financière, mais celle-ci ne convient pas idéalement à la recherche fondamentale. Le ministre des Sciences et des Technologies a travaillé sur ce point avec les ministères et services concernés, et considère qu'un budget de fonctionnement courant doit être accordé aux laboratoires de pointe afin qu'ils fonctionnent de manière régulière et stable.

* Quelles mesures doivent être prises afin que ces laboratoires fonctionnent plus efficacement ?

En dehors de ce qui précède, il est indispensable que l'État continue d'investir dans ces derniers car l'équipement est rapidement dépassé, une caractéristique propre du domaine scientifique. Il me paraît également nécessaire d'assurer une tutelle plus étroite de leur activité afin qu'ils répondent strictement aux objectifs qui leurs sont fixés, notamment en terme d'applicabilité de leurs créations, sans toutefois remettre en cause leur autonomie pour le surplus. Ainsi, et en dehors du budget public qui leur est alloué par l'État, les laboratoires doivent être encouragés dans leurs activités d'ordre économique : conventions de recherches, location d'équipements à d'autres scientifiques, ce dans le pays comme à l'étranger. En effet, le financement public ne constitue qu'un budget minimum, suffisant mais minimum... Un tel mécanisme leur permettra d'investir dans leurs équipements, de mieux rémunérer leur personnel et aussi d'acquérir une plus grande réputation.

Tùng Chi/CVN

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