Pour mettre en valeur le rôle des entreprises agricoles

Les représentants d'une centaine d'entreprises ont participé la semaine dernière à Hanoi à un forum sur le secteur agricole. Ils ont échangé leurs expériences dans le commerce et partagé les difficultés auxquels leurs entreprises doivent actuellement faire face. Avis de certains délégués.

* Bùi Ba Bông, vice-ministre de l'Agriculture et du Développement rural

Afin de créer une avancée notable dans le développement des entreprises agricoles, il faut faire en sorte que le niveau des gestionnaires et des travailleurs au sein des entreprises s'améliore. La première des solutions pour y parvenir réside dans le renforcement de la formation. Mais pour cela, il faut des fonds.

Les entreprises doivent, quant à elles, renouveler leurs technologies et renforcer l'application technologique dans la production pour leur permettre d'augmenter le rendement et de baisser les prix des produits. Les entreprises agricoles doivent perfectionner leurs stratégies commerciales en adéquation avec les tendances du marché. Il faut notamment chercher des solutions pour améliorer la qualité des produits, comme l'élaboration d'un label commercial et l'enregistrement du droit de propriété pour chaque type de produit. La coopération entre les entreprises agricoles ainsi que la coopération entre celles-ci et les associations doit aussi s'étendre, permettant aux entreprises d'être plus compétitivités.

Le pays applique en ce moment une série de politiques d'encouragement au développement des entreprises agricoles. Il s'agit d'assistance financière (octroi de petits crédits aux PME), de formation, de location de terrain, etc. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural est en train de procéder à la révision des actes normatifs concernant les politiques foncières, technologiques, fiscales... pour, à terme, demander au gouvernement de revoir certains points ainsi qu'élaborer de nouvelles politiques mieux adaptées au contexte actuel.

* Nguyên Huu Diêp, chef de la Direction de renouvellement et de réorganisation des entreprises d'État.

Le Vietnam est un pays où plus de 70% de sa population vivent à la campagne et où la moitié des habitants travaillent dans l'agriculture. L'économie agricole représente plus de 20% du PIB national. L'an passé, la valeur à l'exportation des produits agricoles-sylvicoles-aquacoles a atteint plus de 19,2 milliards de dollars, soit une hausse de plus de 22,6% par rapport à 2009. Les sept produits suivants ont enregistré une valeur à l'exportation de plus d'un milliard de dollars : riz, café, caoutchouc, noix de cajou, poisson tra, crevettes et articles en bois. Le développement de la production agricole joue un rôle important dans la garantie du bien-être social. L'agriculture aide l'économie à amoindrir les effets de la crise économique mondiale grâce notamment à la création de nombreux emplois.

Actuellement, le Vietnam compte près de 9.000 entreprises opérant dans le secteur agricole, soit 4% du total national. Elles emploient près de 400.000 personnes, soit un cinquième du total des travailleurs du secteur agricole. Les entreprises agricoles sont le principal facteur du succès des exportations des produits agricoles-sylvicoles-aquacoles. Pourtant, l'envergure de production de ces entreprises reste encore modeste comparée à d'autres secteurs, ce qui engendre des difficultés dans l'élargissement de la production et du commerce.

Depuis quelques années, les entreprises agricoles se heurtent à maintes difficultés dans l'élargissement de la surface en raison de la complexité des formalités administratives, des restrictions en matière de superficie de terrain allouées ainsi que de la hausse des prix de location. Mais le principal problème provient du fait que la plupart de ces entreprises fonctionnent avec des technologies arriérées et une main-d'œuvre non qualifiée, ce qui explique la faible qualité des produits et un manque évident de compétitivité. Le non-usage des technologies de l'information et de la langue étrangère freine considérablement les entreprises du pays dans le processus d'intégration économique mondiale. Étant membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Vietnam doit s'engager à ouvrir son marché. En résumé, le défi que doivent relever les entreprises agricoles vietnamiennes est très important.

* Duong Van Hiên, président du conseil d'administration de la Compagnie par actions des matériaux agricoles de Nghê An

La politique du Parti et de l'État "le Vietnamien consomme Vietnamien" est bien appliquée dans le secteur industriel mais pas suffisamment dans l'agriculture. Plusieurs variétés de riz et de maïs "made in Vietnam" n'ont rien à envier aux importations de l'étranger. Mais en réalité, les agriculteurs achètent régulièrement les variétés importées. Concernant la question du transfert technologique et de l'encouragement de la recherche scientifique, je pense qu'il reste encore des problèmes auxquels il faut remédier. Par exemple, lorsque des scientifiques inventent une nouvelle variété de riz et veulent vendre leur brevet, l'État récupère 35% de la somme obtenue. Je pense que cela n'est pas la bonne solution. Notre compagnie s'intéresse de très près à la recherche. Chaque année, nous réservons 5-7 milliards de dôngs pour ce domaine. Et jusqu'à maintenant, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a reconnu deux variétés de riz de notre compagnie.

Phuong Mai/CVN

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