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L'ouverture du salon, inauguré par Stephane Le Foll, coïncide cette année avec la journée mondiale de l'alimentation parrainée par l'ONU, sur le thème de l'anti-gaspillage.
Les allées du SIAL, le 19 octobre 2014, au parc des expositions de Villepinte, au nord de Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Quelques industriels présents au SIAL s'en sont emparés en axant leur communication sur la réduction des emballages. Le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation lance une campagne virale #antigaspi sur les réseaux sociaux en parallèle au salon.
Dès que l'on parle nourriture en France, à la fois patrie de la gastronomie et de l'industrie agro-alimentaire, les grandes questions se bousculent : que faut-il manger pour aller mieux ? comment lier alimentation et durable ? allons-nous bientôt fabriquer notre nourriture avec des poudres et une imprimante 3D ? qui a trouvé la gélule du futur ?
Ingrédient star
De fait, le salon 2016, parrainé par le grand chef Joël Robuchon semble surtout marqué par l'aliment-doudou qui rassure. Il consacre le retour de "l'ingrédient star" et de "l'aliment naturel qui soigne", reléguant quelque peu la vogue de la cuisine moléculaire et chimiste, et des "alicaments anxiogènes", souligne Nicolas Trenteseaux, directeur du salon dans un entretien avec l'AFP.
Depuis le scandale de la vache folle (ESB) dans les années 90, suivi tout récemment du scandale des lasagnes à la viande de cheval, les peurs vis à vis de l'alimentation industrielle se sont multipliées de multiples façons autour du globe.
Ainsi les Chinois "exigent des étiquettes portant la mention +pas d'antibiotiques, pas d'hormones+", explique une spécialiste de l'exportation de viande.
"La tendance numéro un est celle de la transparence, le consommateur veut comprendre ce qu'il mange, d'où viennent les produits, ensuite vient une attente de santé, avec un lien très fort entre ce qu'on mange et la bonne santé, avec des ingrédients simples, purs, bruts ou peu transformés", dit M. Trenteseaux.
En troisième position la préoccupation environnementale s'installe, même si les consommateurs sont loin de décider de leurs achats en fonction de critères environnementaux de production, ajoute-t-il en citant les dernières études sur le sujet.
"La tendance de fond est une attente de +bien-manger+ et nous ramènerait plus dans le potager de la grand-mère que vers la gélule du futur", note M. Trenteseaux.
Quinoa, algues, truffes, safran
Dans ce schéma, l'un des ingrédients les plus en vogue reste le quinoa, source végétale de protéines, venue d'Amérique latine. Dans la tête de certains consommateurs européens, il permet d'éviter les risques supposés liés au soja transgénique.
Au rang des vedettes des tendances, figurent aussi les produits à faire soi-même alliant food-tech et doigt vert.
Les algues progressent beaucoup, avec des pâtes tartinables pour apéritifs ou des salades. Mais les insectes comestibles très médiatisés ne semblent pas pour l'instant décoller, dit M. Trenteseaux.
Puis comme toujours une pointe de luxe, de rêve et de plaisir : beaucoup de produits à base de truffes ou de safran, des viandes maturées et sélectionnées répondant aux critères de bien-être animal pour s'affirmer contre une autre tendance, celle des vegan et des steaks vegétariens.
Le SIAL, qui a lieu tous les deux ans en alternance avec le salon Anuga à Cologne en Allemagne, mettra l'accent cette année sur l'Amérique Latine.
Le continent latino-américain est le premier fournisseur non européen d'alimentation en Europe, représentant 8% des importations alimentaires européennes contre 3% pour l'Amérique du Nord, 1% pour la Chine et 2% pour le Moyen-Orient, selon Trade map, organisme de recherche et analyse des marchés basé en Suisse.
En France, l'agro-alimentaire est aussi un pilier de l'économie avec plus de 170 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Ce secteur dope aussi les exportations françaises, avec le troisième solde positif de la balance commerciale, mais la part de la France sur le marché mondial de l'alimentation a plutôt tendance à s'éroder : deux entreprises sur 10 seulement font de l'exportation, contre 8 sur 10 en Allemagne.
Au SIAL, la France reste néanmoins le premier exposant avec un millier d'entreprises, suivie par l'Italie, l'Espagne, la Turquie, la Chine, les Pays-Bas, la Belgique, la Grèce, l'Allemagne et le Royaume-Uni.
Le SIAL qui dure jusqu'au 20 octobre, prévoit une hausse de 10% du nombre d'exposants (6.975) sur une surface de 27 hectares, soit cent supermarchés côte-à-côte. Quelque 420.000 produits seront exposés, dont 2.200 innovations.
AFP/VNA/CVN