Grèce : Bruxelles débloque partiellement une nouvelle tranche d'aide

Les ministres européens des Finances, réunis lundi 10 octobre à Luxembourg, ont approuvé, malgré les réticences allemandes, le déboursement partiel d'une nouvelle tranche d'aide à la Grèce, de 1,1 milliard d'euros sur 2,8 milliards, après avoir pris acte des nouvelles réformes d'Athènes.

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Le ministre grec des Finances, Euclid Tsakalotos (gauche), lors de la réunion des ministres européens des Finances, le 10 octobre à Luxembourg.
Photo : AFP/VNA/CVN

"La Grèce a terminé la mise en œuvre des quinze réformes" réclamées par ses partenaires européens, a déclaré Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe. "Cela ouvre la voie au déboursement de 1,1 milliard d'euros", en a-t-il déduit.

Selon des sources européennes, l'Allemagne, insatisfaite des réformes présentées par la Grèce, s'est opposée au cours des discussions à ce versement mais n'a pas été suivie.

L'Eurogroupe a par ailleurs conditionné le déboursement du 1,7 milliard restant, destiné au financement d'arriérés, à l'obtention de données complémentaires d'Athènes, pas encore disponibles mais attendues fin octobre.

La Grèce espérait obtenir lundi 10 octobre le déboursement total de ces 2,8 milliards d'euros, qui complètent une première tranche de 7,5 milliards déjà versée en juin.

Le ministre de l'Économie grec, Euclide Tsakalotos, s'est cependant réjoui de la décision de l'Eurogroupe.

"Le déboursement de 1,7 milliards d'euros (...) aura lieu le 24 octobre", a-t-il affirmé.

M. Dijsselbloem s'est montré un peu moins catégorique, soulignant que ce versement dépendrait des informations obtenues. "Mais l'argent il sera là, ne vous inquiétez pas", a-t-il ajouté.

Parmi les mesures qui avaient été réclamées à Athènes, des avancées sur les privatisations, le marché de l'énergie et la création d'une autorité indépendante pour surveiller les revenus publics.

Soumise à des politiques d'austérité draconiennes, la Grèce peine toujours à sortir de la récession malgré l'amélioration de ses finances.

Elle s'était entendue avec les pays de la zone euro en juillet 2015 sur un troisième plan d'aide prévoyant l'octroi de crédits jusqu'à 86 milliards d'euros, en échange d'un certain nombre de réformes.

"Nous allons maintenant nous concentrer vers la deuxième revue" de ce plan d'aide, a annoncé M. Dijsselbloem lundi 10 octobre.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a souligné qu'il espérait obtenir, "d'ici la fin de l’année, un accord global" qui permettra d'"aborder la question de la dette" grecque.

Cette question est particulièrement importante pour le FMI, qui a de nouveau appelé l'UE à alléger la dette, condition pour qu'il accepte de participer financièrement au plan d'aide à la Grèce.

"Je souhaite que le FMI demeure ce qu'il est, c'est-à-dire un partenaire structurel et structurant de ce programme", a commenté M. Moscovici.

AFP/VNA/CVN

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