>>Russie : l'ex-ministre Oulioukaïev, jugé pour corruption, clame son innocence
>>Corruption : un ministre russe limogé et assigné à résidence
L'ex-ministre russe de l'Economie, Alexeï Oulioukaïev, arrive dans la salle d'audience du tribunal de Moscou, le 4 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'audience pendant laquelle le verdict sera prononcé doit s'ouvrir à 07h00 GMT.
Alexeï Oulioukaïev, 61 ans, contre qui le Parquet russe a requis dix ans de camp à régime sévère ainsi qu'une amende de 500 millions de roubles (environ 7 millions d'euros), dénonce les accusations le visant comme "absurdes" et relevant d'une "provocation monstrueuse et cruelle".
Ministre de l'Économie de 2013 à 2016, il est accusé d'avoir tenté d'extorquer un pot-de-vin de deux millions de dollars à Igor Setchine, puissant patron du géant pétrolier Rosneft et proche du président Vladimir Poutine, en échange d'une autorisation pour la vente à Rosneft de la part de l'État dans le producteur pétrolier Bachneft.
Lors de sa déclaration finale le 7 décembre dans ce procès très médiatisé, M. Oulioukaïev, 61 ans, a de nouveau clamé son innocence, tout en demandant aux Russes de lui pardonner d'avoir trop longtemps ignoré "les peines du peuple" alors qu'il se trouvait au gouvernement.
Assigné en résidence depuis son arrestation, il s'est dit "coupable d'avoir trop souvent cherché le compromis, d'avoir choisi la facilité, la carrière et le confort", assurant avoir désormais compris "à quel point la vie des gens est difficile" en Russie.
Il a également estimé qu'une condamnation à dix ans de camp à régime sévère, comme le requiert le Parquet, équivaudrait à "une condamnation à mort". "Mais l'Histoire m'acquittera", avait-il lancé.
Le très puissant Igor Setchine, que M. Oulioukaïev a qualifié de "démon" et accusé de l'avoir piégé, a refusé à plusieurs reprises de se présenter au tribunal bien que convoqué par la justice.
M. Poutine a justifié jeudi 14 décembre lors de sa conférence de presse annuelle ce refus de M. Setchine de se présenter devant le tribunal : "la loi n'a été ici en aucun cas enfreinte", a-t-il déclaré, niant tout "deux poids, deux mesures" dans la justice russe.
"Les enquêteurs ont rassemblé assez d'éléments, y compris la déposition de Setchine. Il aurait pu répéter tout ce qu'il a exposé lors de l'enquête préliminaire", a ajouté le président, disant ne pas voir de violations dans les actions du patron de Rosneft.