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La Première ministre britannique Theresa May s'exprimant devant la Chambre des communes à Londres, le 13 décembre. |
La Première ministre britannique Theresa May s'exprimant devant la Chambre des communes à Londres, le 13 décembre. Photo : AFP/VNA/CVN |
Malgré les efforts intenses déployés tout au long de la journée par le gouvernement pour s'y opposer, l'amendement a été adopté par 309 voix contre 305 à l'issue d'un débat de plusieurs heures organisé dans le cadre de l'examen du projet de loi gouvernemental sur la sortie de l'UE.
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Cet amendement, soumis par un député de la majorité conservatrice, l'ancien procureur général Dominic Grieve, prévoit que tout accord final conclu avec Bruxelles soit ratifié par un vote contraignant du Parlement de Westminster.
Son adoption, rendue possible grâce aux voix de 11 députés conservateurs rebelles, illustre plus que jamais la fragilité de Theresa May, qui, depuis son revers aux dernières législatives de juin et la perte de la majorité absolue, est à la merci d'une fronde parlementaire.
Cette défaite, humiliante, sa première depuis le début des travaux parlementaires sur ce projet de loi, vient ternir une des rares séquences positives sur laquelle surfait la dirigeante après la conclusion vendredi 15 décembre d'un compromis avec Bruxelles sur les conditions du Brexit.
Elle tombe également fort mal pour la Première ministre alors que s'ouvre jeudi 14 décembre à Bruxelles un sommet européen de deux jours, qui doit décider de passer à la deuxième phase des discussions du Brexit, sur les futures relations commerciales entre Londres et l'UE.
Déçus
"Nous sommes déçus que le Parlement ait voté en faveur de cet amendement", a réagi dans un communiqué un porte-parole du ministère du Brexit.
"Nous allons maintenant déterminer si d'autres modifications sont nécessaires", a-t-il ajouté, quand, dans le même temps, les tories rebelles et l'opposition travailliste, qui a très largement voté pour l'amendement, criaient victoire.
"Ce soir, le Parlement a repris le contrôle du processus de sortie de l'UE", a tweeté la députée conservatrice Nicky Morgan, pro-UE.
Cette "défaite est une humiliante perte d'autorité pour le gouvernement", a taclé de son côté le patron du Labour, Jeremy Corbyn.
Pour la militante anti-Brexit Gina Miller, l'adoption de l'amendement est une "victoire" de la "souveraineté parlementaire".
"Une bonne journée pour la démocratie", a écrit sut Twitter le référent du Brexit au Parlement européen, le libéral Guy Verhofstadt.
Ce vote obtenu avec l'aide de députés rebelles fait les gros titres de la presse britannique. Le quotidien The Guardian (centre gauche) souligne l'humiliante "rébellion torie", tandis que le Daily Telegraph (conservateur) titre "Mutinerie aux Communes".
La bataille parlementaire s'est focalisée sur une clause du projet de loi accordant au gouvernement les "Pouvoirs d'Henry VIII", une disposition lui permettant de modifier une loi en s'exonérant du plein contrôle du Parlement, mais qui fait tiquer nombre de députés craignant qu'elle ne s'applique plus largement aux termes de la sortie de l'UE.
Défendant son amendement, Dominic Grieve avait appelé la représentation parlementaire à ne pas donner de "chèque en blanc" au gouvernement.
AFP/VNA/CVN