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Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
"Une chance d'or a été ratée à la fin de l'année au moment où il y a une claire indication de tous les côtés que les opérations militaires arrivent à leur terme", a déploré l'émissaire onusien lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de ce dernier cycle de pourparlers à Genève.
"Faute d'un clair processus politique, on risque de ne pas avoir tiré la leçon de Mossoul, et on risque de ne pas pouvoir récolter la paix", a-t-il averti.
Le 8e cycle de pourparlers intersyriens a débuté le 28 novembre à Genève. Selon le programme onusien, ce round devait se concentrer sur la rédaction d'une nouvelle Constitution et l'organisation des élections législatives sous la supervision de l'ONU.
Une semaine après, M. de Mistura a qualifié l’atmosphère des négociations de "professionnelle et sérieuse”, tout en admettant que l’obstacle principal des discussions réside toujours dans la manque de la confiance mutuelle entre la délégation du gouvernement syrien et celle de l’opposition. Cependant, à la fin de cette série de pourparlers, il a confié aux journalistes qu’aucune négociation intersyrienne "réelle" n’y a été réalisée.
Il a regretté que ce cycle de pourparlers ait été pris dans les incessantes accusations réciproques entre les deux délégations syriennes sur "des conditions préalables". La délégation du gouvernement a refusé d'entrer en négociation avec celle de l'opposition, à cause d'une déclaration faite par cette dernière lors d'une conférence préparatoire des pourparlers à Riyad, en Arabie saoudite.
La délégation du gouvernement a demandé le retrait de la déclaration de l'opposition avant de poursuivre les négociations, ce qui a également constitué une condition préalable.
Cependant, M. de Mistura a affirmé avoir eu des discussions bilatérales avec les deux délégations, sept rencontres avec la délégation du gouvernement, et onze avec celle de l'opposition.
Il a réitéré que le peuple syrien ne serait pas abandonné. "Une fois que le conflit prend fin, il y aura certain processus politique sans aucune condition préalable", a-t-il martelé.
En tant que médiateur, l’émissaire de l’ONU a estimé que de "nouvelles idées supplémentaires" seraient exigées pour faire avancer les négociations en cours, notamment sur la rédaction d'une nouvelle Constitution et l'organisation des élections législatives syriennes.
Au total huit séries de pourparlers sur la question syrienne ont déjà été organisées à Genève sous l'égide de l'ONU depuis début 2016, sans percée jusqu'à présent.
La Syrie est déchirée depuis 2011 par un conflit qui a fait quelque 330.000 morts et poussé environ la moitié de sa population à quitter leur foyer.