>>Ouragan Dorian: l’ONU exprime sa solidarité avec les Bahamas
>>L’ouragan Dorian s’acharne sur les Bahamas, évacuations en Floride
Image aérienne, prise le 3 septembre par les gardes-côtes américains, d'un port de plaisance de l'île d'Andros, dans les Bahamas. |
Les îles Abacos et Grand Bahama, sur lesquelles Dorian s’est acharné avant de reprendre sa route destructrice, étaient encore largement coupées du monde mardi 3 septembre.
Des palmiers déplumés, des maisons éventrées et des carcasses de voitures semblant flotter, à perte de vue, dans une mer de ruines: le triste spectacle contrastait terriblement avec l’habituelle carte postale paradisiaque des Bahamas.
Évoquant une "tragédie historique", le Premier ministre de l’archipel, Hubert Minnis, avait confirmé lundi 2 septembre la mort d’au moins cinq personnes dans le petit archipel des îles Abacos.
Un premier bilan qui devrait inexorablement grossir, a prévenu mardi 3 septembre le ministre de l’Intérieur bahaméen Marvin Dames. "D’autres morts sont à craindre. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement", a-t-il déclaré à des médias locaux, précisant que, selon les informations lui parvenant, "plusieurs d’entre eux sont des enfants".
"Il pleut toujours, avec de grosses bourrasques", a confié Yasmin Rigby, une habitante de l’île de Grand Bahama, au-dessus de laquelle Dorian a longtemps stationné, faisant dangereusement monter le niveau des eaux. "Je ne peux pas bouger de mon appartement", a-t-elle ajouté. "J’aurais besoin d’un gros camion car la plupart de l’île est inondée. Nous avons suffisamment de vivres heureusement".
Dure reconstruction
Scène de désolation sur les îles Abaco, le 2 septembre, après le passage de l'ouragan Dorian. |
Au moins 61.000 personnes auraient besoin d’aide alimentaire aux Bahamas, a estimé mardi 3 septembre l’ONU, qui s’apprête à participer à deux équipes d’évaluation, notamment avec des experts du Programme alimentaire mondial (PAM). La Croix-Rouge avait estimé la veille que quelque 13.000 maisons pourraient avoir été endommagées ou détruites dans les îles Abacos et Grand Bahama.
"Ce sont des jours et des mois difficiles qui attendent notre peuple et notre pays", a déclaré le Premier ministre de l’archipel.
Classé dans la catégorie maximale 5 au moment de frapper les Bahamas, Dorian a faibli depuis. Il a été rétrogradé en catégorie 2, avec des vents atteignant 175 km/h, selon le dernier bulletin du Centre national des ouragans (NHC) américain, à 21h00 GMT.
L’ouragan se trouvait à plus de 170 km à l’est de la ville de Vero Beach, en Floride. Il remontait vers le nord, en parallèle de la côte de la Floride, à la vitesse de 9 km/h. Le long des plages de cet État, des vents d’une force d’une vitesse tropicale, allant jusqu’à 96 km/h, pouvaient se faire ressentir.
À Port Sainte-Lucie, environ à mi-chemin entre Orlando et Miami, le temps alternait entre grosses averses de pluie et grand soleil.
Malgré des vents moins violents, Dorian avait gagné en taille et restait très dangereux, ont prévenu les météorologues, qui peinent à en prévoir la trajectoire exacte. Le gouverneur de Floride, l’a qualifié de tempête "compliquée".
Une certitude: il doit se rapprocher "dangereusement près" de la Floride d’ici mercredi soir 4 septembre , avant de longer la côte sud-est américaine et les États de Géorgie, de Caroline du Sud et de Caroline du Nord.
Les deux États de Caroline présentent le plus haut risque d’inondations, a précisé le NHC, avec de 13 à 25 centimètres de pluie et des vagues de 1,2 à plus de 2 mètres de haut attendues par endroit.