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Des policiers et des soldats à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, le 31 août, après une attaque au couteau qui a fait un mort et neuf blessés. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
L'auteur présumé de cette agression aux motifs encore inexpliqués a été arrêté et placé en garde à vue pour "assassinat et tentative d'assassinats", a indiqué le parquet de Lyon. Selon une source policière, il s'agit d'un Afghan demandeur d'asile de 33 ans, inconnu des services de police et de renseignement.
Les autorités ont dans un premier temps fait état d'un 2e suspect en fuite, mais le parquet et une source policière ont ensuite vigoureusement démenti l'existence d'un second auteur. À ce stade, le Parquet national antiterroriste (PNAT) n'a pas été saisi mais il est en train d'évaluer la situation.
"Coups de couteau dans tous les sens"
Les faits se sont produits autour de 16h30 au niveau de la station de métro Laurent Bonnevay, située sur la ligne A qui relie Lyon à Vaulx-en-Velin. La sortie du métro mène à une grande esplanade qui est bordée d'une grande avenue et d'un parking, avec à proximité l'Astroballe, la salle de basket de l'Asvel, le club de Villeurbanne.
Les services d'urgence à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, le 31 août, après une attaque au couteau qui a fait un mort et neuf blessés. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Il y avait un monsieur à l'arrêt du 57 (un bus, ndlr) et qui s'est mis à mettre des coups de couteau dans tous les sens", a témoigné auprès de l'AFP une jeune fille au débardeur taché de sang. "Il a réussi à toucher, à ouvrir le ventre d'une personne. Il a mis un coup de couteau dans la tête à un mec, il a ouvert l'oreille à une dame sur l'arrêt du bus", a-t-elle rapporté, la voix encore tremblante.
Les personnes présentes sur place ont fui, se sont réfugiées où elles ont pu, dans des bus notamment, rendant difficile le travail des secours, ont rapporté les pompiers.
Et ensuite, ce sont des passants et des agents TCL (les transports en commun lyonnais) qui ont permis l'arrestation de l'auteur présumé, ont rapporté les élus locaux comme le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret (PS) qui a rendu hommage aux "gens qui ont pris leurs responsabilités". Le président de la métropole de Lyon, David Kimelfeld (LREM), allant même jusqu'à saluer "la bravoure des passants".
Parmi les blessés, trois sont en urgence absolue et cinq moins gravement atteints, selon le parquet. Vingt autres personnes choquées ont aussi été prises en charge par les pompiers.
Prudence sur le mobile
"La @PoliceNationale est mobilisée, sous l'autorité du procureur de la République, pour faire toute la lumière sur l'agression à l'arme blanche survenue à #Villeurbanne. Je suis la situation", a réagi dans un tweet le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Le maire de Lyon et ex-ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, s'est rendu rapidement sur les lieux appelant lui à "rester très prudent" sur le caractère terroriste ou pas de cette "attaque au couteau".
Dans un communiqué, le Conseil Départemental des Mosquées du Rhône a "condamné avec force cet assassinat qui vient de se commettre dans notre Métropole", et dénoncé "la folie mortifère qui habite ceux qui tentent de semer la haine et la violence".
À l'extrême droite, la nationalité du suspect ne manquait pas de faire réagir, la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, déclarant dans un tweet que "la naïveté et le laxisme de notre politique migratoire menacent gravement la sécurité des Français". "J'apprends que l'auteur de l'attaque au couteau à Villeurbanne est un demandeur d'asile afghan. Combien de temps les Français devront-ils encore supporter le laxisme migratoire du Gouvernement?", a également réagi dans un tweet le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan.
En mai, l'explosion d'un colis piégé en plein cœur de Lyon avait blessé 14 personnes, suscitant déjà une forte émotion dans la 3e ville de France, jusque là épargnée par la vague d'attentats jihadistes sans précédent (251 morts) qui frappe la France depuis 2015.
Le suspect, un Algérien radicalisé de 24 ans, Mohamed Hichem Medjoub, a été mis en examen et écroué. En passant aux aveux, il avait expliqué avoir "prêté allégeance en son for intérieur" au groupe État islamique (EI).